La Cour des Miracles est l’anthologie du Prix Mille Saison; c’est donc un recueil de vingt-et-une nouvelles ayant toutes comme thème, justement, “la Cour des Miracles”; c’est également un concours littéraire auquel j’ai voulu participer, sans arriver à trouver une idée qui tienne la route, mais passons.
Comme la plupart des anthologies, il y a du bon et du moins bon; il y a également des auteurs qui suivent fidèlement la ligne directrice et d’autres qui en divergent avec plus ou moins de bonheur. Du coup, cela donne des histoires qui peuvent se dérouler dans le Paris du XVIIe siècle, dans un équivalent médiéval fantastique, au temps de l’empereur Commode (qui ne l’était pas), dans un immeuble contemporain ou sur une planète lointaine.
En général, on a néanmoins pas mal de points communs, y compris dans la reprise de termes datant de la Cour des Miracles originelle – reprise que je suppose devoir beaucoup à la page Wikipédia sur le sujet. Ce n’est pas un mal, car cela donne une certaine cohérence à l’anthologie, ce qui est aussi le but de l’exercice, je suppose.
Comme mentionné, il y a du bon et du moins bon – enfin, plutôt des textes que j’ai plus ou moins appréciés. Parmi ceux que je recommande, il y a Debout les morts!, histoire de zombies syndicalisés dans une ville med-fan qui m’a beaucoup fait rire, et La bande du 21 avec ses animaux domestiques qui doivent gérer une incursion sur leur territoire.
Pendaison haute et cour part sur une idée intéressante, malgré un contexte un peu bateau. Dans les contextes plus intéressants, je citerais L’arénaire du Décalion et son vaisseau-génération, l’avenir dystopique de La jeune fille au dessin ou le western SF de La mine d’or d’Eduardo. En ouverture du recueil, il y a également le très bon Pas de bagatelle pour les gueux!, hors concours car signé Gabriel Féraud, qui travaille pour l’éditeur.
Signalons pour finir que chaque nouvelle bénéficie d’une illustration originale, qui fait également l’objet d’un concours annexe. Pour la prochaine édition du concours, il serait question de musique.
Je n’irai pas jusqu’à dire que La Cour des Miracles m’a laissé un souvenir impérissable, dans son ensemble, mais certaines de ces histoires tiennent bien la route et sont très plaisantes. Il y a des bonnes idées à piocher, mais j’ai l’impression que, dans l’ensemble, on restait dans de l’anecdotique; peu de réflexions sociales ou politiques hardies, alors que le thème aurait permis quelque chose de plus mordant.
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