« Le secret des Enfants-Rouges », de Claude Izner

Dans Le secret des Enfants-Rouges, de Claude Izner, le libraire Victor Legris se retrouve embarqué dans une nouvelle enquête. Une aventure qui le touche de près, autour d’un artefact mystérieux, et qui va le conduire aux quatre coins de Paris.

Le Paris en question c’est celui du printemps 1892, une époque qui voit l’arrestation de l’anarchiste poseur de bombes Ravachol et des débats à n’en plus finir autour de la théorie de l’évolution de Charles Darwin. Il y a un rapport avec cette histoire.

J’ai récupéré Le secret des Enfants-Rouges un peu par hasard. Un bandeau sur le livre annonce « La 4e enquête de Victor Legris » (la série compte douze tomes), mais même si je n’ai pas lu les trois premières, ça n’est pas très gênant.

Le ci-devant Legris Victor est un libraire parisien, associé à son père adoptif Kenji Mori, un Japonais installé à Paris de longue date. Autour de lui, il y a également Tasha, son amante, une artiste d’origine russe juive, Joseph, le commis de la librairie, et d’autres encore.

Je m’attarderais assez peu sur l’intrigue, qui ressemble un peu trop à une chasse au trésor de jeu vidéo, avec le MacGuffin qui passe de mains en mains d’une façon qui finit par être presque comique. Je dirais cependant que ces éléments de base pourraient être une inspiration pour un scénario Cthulhu by Gaslight, même si – sans divulguer – il n’y a pas une once de fantastique dans cette histoire.

Le point fort du Secret des Enfants-Rouges, c’est sa description du Paris de l’époque, un Paris populaire, avec ses marchés (dont celui des Enfants-Rouges éponyme), ses chiffonniers, ses marchands de sommeil, ses bidonvilles et ses artistes fauchés.

Il faut dire ce qui est: c’est assez hermétique au départ. S’il y a quelques notes de bas de page pour expliquer des termes d’argot qui pourraient prêter à confusion, il y a foule d’autre mots ou expressions qui justifieraient la présence d’un glossaire (hélas absent).

Pour qui a une certaine habitude des romans en immersion dans des univers exotiques – chose fort commune dans les littératures de l’imaginaire – il n’y a rien ici de rédhibitoire. Et une fois dedans, ça coule de source. Plus ou moins, mais plutôt plus que moins.

À noter que « Claude Izner » est un nom de plume commun à deux sœurs, Liliane et Laurence Korb, toutes deux également bouquinistes sur les quais de la Seine. Ce qui explique un amour certain pour les livres en général et les beaux livres en particulier, amour qui transparaît en filigrane de ce Secret des Enfants-Rouges.

Si vous cherchez un roman policier à l’intrigue solide, ce n’est probablement pas le meilleur des choix. Par contre, si la vie à Paris à la fin du XIXe siècle vous passionne, il y a énormément de choses à y glaner.

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