Il fut un temps où la sortie de Bonne-espérance!, le nouvel album du Voyage de Noz, aurait provoqué chez moi une poussée de fièvre, des hurlements enthousiastes à base de “IT MUST BE MINE!” et autres dommages collatéraux au décor alentours. Et puis on vieillit. Bon, ça, plus le fait que le précédent, Tout doit disparaître, s’apparentait à une demi-déception.
Bon, l’annonce de cette sortie a quand même eu pour conséquence une petite élévation de température, suivie d’un “Whôputincool!” et de clics frénétiques sur mon marchand de musique en ligne préféré (indice: il rime avec “plein de thunes”), Le problème est que cet achat a eu lieu à peu près en même temps que mon voyage à Paris et le traditionnel pillage du rayon prog de Gibert Musique et que l’album a quelque peu été noyé dans les multiples nouveautés – dont je vous ai déjà chroniqué les meilleures galettes.
Il était donc grand temps pour moi de jeter une oreille attentive à cet album pour enfin décréter que Noz est de retour!
Déjà, le nom “Le Voyage de Noz” est de retour; exit le “Noz” des années 2000, retour aux sources, en quelque sorte – même si pour moi, Le Voyage de Noz a toujours été Noz, une sorte de personnification du groupe que ceux qui ont lu mon péché de jeunesse Anarchie divine connaissent peut-être. Ce cher vieux Noz est de retour et rouvre sa boîte à fantasmes, avec ses histoires pleines d’amours interdites, de voyages, de marins, ses dialogues avec des auteurs morts, ses gens qui ne comprennent pas et ses démons – réels ou non.
Car, avec Bonne-aventure!, c’est le retour des histoires: un double album rien que pour une histoire. On appelle ça un concept-album, ce qui me permet d’affirmer définitivement que Le Voyage de Noz est un groupe de rock progressif et puis c’est tout! Sinon dans sa musique, qui est plus proche d’un rock français qui puise ses racines dans la new-wave des années 1980 et d’une tradition de chanson française avec des vrais textes, mais dans sa démarche. Et tant pis si ça ne veut rien dire: c’est ma position et je n’en démorderai pas!
J’irais même jusqu’à dire que Bonne-espérance!, c’est la quintessence du Voyage de Noz. On y retrouve un peu tous les thèmes chers au groupe, un peu toutes les influences musicales. Ce qui nous vaut un quarteron de très, très belles chansons, comme “Je suis revenu pour toi”, “Une nuit sans étoile” ou “Le secret”, entre autres.
Le défaut de la chose est que, pour les fans de base dans mon genre – qui suivent le groupe depuis la cassette bleue – on retrouve beaucoup de choses déjà entendues ailleurs. Notamment pas mal de recyclage du précédent concept-album du groupe, l’excellent L’homme le plus heureux du monde, comme par exemple “Rendez-vous dans une autre vie”.
Mais ce ne sont là que des critiques mineures par rapport à l’ensemble de ce double album. Même si ça fait longtemps que j’ai abandonné toute prétention d’objectivité en ce qui concerne ce groupe, j’affirme à qui veut l’entendre que Bonne-espérance! est un excellent album du Voyage de Noz, recommandé à tous ceux qui aiment le rock français et les chansons à texte avec un arrière-goût de whisky, de stupre et d’opium.
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