Monkey3: The 5th Sun

Accrochez-vous à vos cages à miel: le nouvel album de Monkey3 arrive et, comme je l’avais annoncé sur Twitter, The 5th Sun (c’est son nom) démoule du poney mutant! Comme ça fait un moment que je vous chante les louanges de cet excellent groupe de post-rock suisse, il va falloir que je fasse chauffer les superlatifs, parce que c’est de l’encore plus lourd que d’habitude.

Encore que “lourd” n’est pas forcément le qualificatif le plus approprié pour ce nouvel album, qui emprunte toujours au rock psychédélique, mais va en plus chercher ses inspirations dans ce que j’appelle le post-rock solaire (voire stellaire) à la God Is An Astronaut. D’ailleurs, je me demande si le titre de cet album ne fait pas référence à Age of the Fifth Sun.

Toujours est-il que cette nouvelle fournée se caractérise par des claviers bien plus présents que sur les albums précédents, claviers qui agissent comme autant de générateurs antigravité pour faire décoller l’extraordinaire densité des compositions habituelles du groupe. L’alchimie est impressionnante, une démonstration qu’on peut faire voler non seulement quelque chose de plus lourd que l’air, mais aussi plus lourd que le plomb.

Car Monkey3 reste un maître des ambiances lourdes et plombées, même si désormais ces paysages musicaux sont éclairés par un soleil – forcément noir. La première piste de l’album est à ce titre exemplaire: “Icarus” aligne près de quinze minutes et alterne un thème à la fois lourd et aérien et des plages plus calmes, où Icare demande à son père s’il doit aller encore plus haut. Tout un symbole.

Au reste, les cinq autres pistes de l’album (six, si on compte le bonus) sont souvent très longues: entre six et huit minutes et font montre de compositions qui montrent tout autant les racines blues-rock du stoner que celles, plus progressives, du post-rock. Monkey3 arrive, avec cet album, à une alchimie des deux genres qui frise la perfection: paysages majestueux, ambiances de plomb.

Si The 5th Sun devait avoir un défaut, c’est qu’après le monumental “Icarus”, le reste de l’album paraît presque fade, mais c’est trompeur. Monkey3 montre avec cette galette qu’ils sont les maîtres de leur propre son et capables de très grandes choses. Hautement recommandé pour les amateurs de stoner et de post-rock!

Bonus-vidéo: la version “radio” (amputée des deux-tiers) de “Icarus”:

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