Je ne sais pas si mes récentes réflexions sur la baisse d’intérêt de la production post-rock actuelle ont eu un effet (spoiler: non), mais voici que Sphere, le nouvel album des Suisses de Monkey3, vient me faire mentir après l’exceptionnel Achromata d’Aesthesys.

Post-rock, donc, la musique de Monkey3 emprunte également au rock psychédélique, au rock progressif, au space-rock et même au stoner. Sur cet album, le groupe joue avec un mélange de sonorités très seventies, avec des inspirations parmi lesquelles Pink Floyd tient souvent une place de choix, et d’influences plus modernes.

Avec seulement six pistes, aux titres inspirés par la géométrie (sauf « Ida », il me semble), Sphere a de faux airs d’EP. Sauf que si la plus courte dépasse à peine les quatre minutes, les autres s’échelonnent entre et et quatorze minutes. Au total, c’est pas moins de cinquante trois minutes de musique que propose cet album.

Et quelle musique! Je ne sais pas si c’est du chauvinisme mal placé, mais j’ai toujours eu une petite faiblesse pour Monkey3. Là, je trouve qu’ils se sont surpassés: Sphere est impressionnant de bout en bout, avec un son gras, mais plutôt propre, des montées en puissance hallucinantes et des ambiances entre désert aride et galaxies glacées.

La section rythmique du groupe est souvent d’une efficacité impressionnante et, là encore, elle s’illustre – mise en valeur, il est vrai, par une production ultra-claire. Elle est particulièrement efficace sur « Axis » ou « Prism ».

J’avoue être particulièrement impressionné par l’équilibre de Sphere: c’est un album qui joue à la fois sur le côté puissant et râpeux du stoner, avec un son vintage, sur les ambiances hypnotiques et spatiale du psyché et du space-rock, et sur les montées en puissance du post-rock. Je peine à y distinguer des morceaux faibles – ou même des passages moins intéressants.

Alors bien sûr, il n’y a techniquement rien de bien original là-dedans, mais c’est un mélange qui prend étonnamment bien et qui est d’une efficacité impressionnante. Sphere se hisse aisément au niveau des meilleurs albums de 2019 et je vous recommande de lui consacrer au moins une écoute – par exemple sur Bandcamp.

Pour ma part, je compte les voir ce mercredi – au moment où j’écris ces lignes – à l’Usine de Genève, avec le groupe américain Radio Moscow, et vous saurez tout sur le concert lundi prochain.

Bonus: la vidéo de « Prism », neuf minutes de bonheur

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