Bon, après un périple que je vous relaterai peut-être plus tard – si vous êtes sages – le moment est enfin là: il est 13 h 30 devant les portes du Loreley Freilichtbühne, le festival Night of the Prog, dixième du nom, va commencer. Et votre tonton Alias est là, fidèle au poste, premier rang pile au centre.
Premier des dix-neuf groupes au programme, Lesoir ouvre le bal tout en puissance. Cinq musiciens néerlandais qui proposent un rock progressif moderne, musclé. Je ne connais pas, mais j’apprécie – pas au point de commander les albums sur le champ, mais je me fais une note mentale d’en écouter un à l’occasion. C’est aussi agréable de constater que, dans un milieu plutôt très masculin, il y a quand même quelques femmes qui font du prog.
Suit Beardfish et, avec eux, un fan club déjà massif pour cette heure de la journée. Le quintette suédois envoie son habituelle avalanche de sonorités vintages, un peu comme s’ils avaient décidé de faire les albums que Yes ou ELP n’ont jamais pu concrétiser dans les années septante. Même si le rétro-prog et moi, ce n’est pas une histoire simple, je me laisse facilement emmener par leur énergie et leur enthousiasme. C’est enlevé et joyeux, soutenu par un public déjà présent en masse.
Le public est déjà très chaud – et pas seulement à cause du cagnard – quand The Gentle Storm monte sur scène, en configuration carrément storm, mais sans Lucassen. Les musiciens n’ont cependant pas une carrure de remplaçants et produisent un spectacle carré et enthousiasmant. Anneke avoue une petite forme, mais pour quelqu’un qui n’a plus de voix, elle assure quand même, avec le soutien de Marcella Bovio.
En plus de The Diary, le groupe propose deux morceaux de The Gathering, période Mandylion pour mon plus grand plaisir, ainsi que de Ayreon.
C’est ensuite le tour de Pendragon, eux aussi très attendus. Surtout par moi: ça faisait cinq ans que je les avais vus à Pratteln. Le groupe joue un mélange de morceaux anciens et plus récents, avec notamment un “Breaking the Spell” d’anthologie. Même si mes petits camarades de Prog-résiste râlent sur les qualités techniques de la performance, je leur trouve beaucoup de patate et un plaisir de jouer évident – à part Clive Nolan, qui reste impassible, mais je soupçonne que c’est dans sa nature.
Neal Morse doit être invité à l’année, parce qu’après Transatlantic en 2014, il revient avec son propre groupe et fait une démonstration de show à l’américaine. Le personnage est éminemment charismatique – il vient même nous dire un petit bonjour – et il est accompagné de vrais tueurs, Mike Portnoy en tête. Et comme c’est Neal Morse, c’est presque deux heures de concerts et six morceaux, dont un de Spock’s Beard.
De nouveau, on remarque le professionnalisme: malgré deux explosions de bruit blanc (qui permettent à Neal de moquer peu charitablement ses petits camarades et leurs retours intra-auriculaires) et une panne de clarinette, le groupe assure le spectacle.
Enfin, ce sont les vétérans de Camel – plus de quarante ans de scène – qui clôturent la soirée avec une sorte de best-of de leur carrière. Comme je connais mal leur discographie et que je commence à accuser la fatigue, j’assiste à leur prestation depuis les hauts de l’amphithéâtre. Au reste, je ne reconnais que deux morceaux de l’excellent Dust and Dreams. Mais le public, qui remplit les gradins, leur réserve un accueil enthousiaste.
Et, douze heures plus tard, le rideau retombe sur le premier jour.
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