On n’a pas assez dormi, on a trop bu et on a mal aux pieds, mais c’est pas grave: c’est le troisième jour du Night of the Prog Festival. Ça pourrait être pire: il pourrait pleuvoir.
Oups…
Dans le rôle du groupe que personne ne connaît pour ouvrir la dernière journée du festival, c’est Special Providence qui s’y colle. Il s’agit d’un quatuor hongrois qui livre un rock progressif instrumental et moderne, somme toute plutôt plaisant. Là encore, question d’état physique, je préfère les regarder de loin, mais je dois dire que l’ensemble est plutôt sympathique, même s’il souffre du défaut de beaucoup de groupes instrumentaux: la répétition.
Vient IOEarth, que je ne connais que par un album. C’est un neo-prog inventif, beaucoup basé sur les sonorités orientales et sur la présence scénique de leur chanteuse, qui nous fait un cosplay de princesse elfe. Oui, je médis un peu.
Dans l’absolu, il y aurait eu beaucoup à apprécier dans leur prestation si la régie son n’avait pas décidé d’une gestion des sept musiciens façon “course aux armements” résultant en une bouillie sonore à un volume déraisonnable. Dommage.
Kaipa DaCapo, qui monte ensuite sur scène, est un des deux groupes suédois de la journée. Il s’agit d’une résurgence d’un ancien monument du rock progressif suédois, emmené par Roine Stolt – lui aussi visiblement invité à l’année.
Quand je dis “ancien”, il faut comprendre que le groupe a connu son heure de gloire au milieu des années septante; et quand je dis “suédois” il faut comprendre qu’ils chantent en suédois. C’est plutôt pas mal, quoiqu’un peu élitiste, mais le groupe a ses fans – dont je ne fais pas trop partie.
Mais il est temps de quitter la quiétude des hauts de l’amphithéâtre pour aller accueillir le Steve Rothery Band. Pas de chance: c’est à ce moment que dix minutes de pluies violentes s’abattent sur la Loreley. Ce qui ne défrise pas les festivaliers plus que ça: le temps de sortir imperméables ou parapluies, tout le monde est fin prêt pour accueillir le deuxième membre de Marillion du week-end.
Lequel commence classiquement son spectacle par des morceaux choisis de son excellent The Ghosts of Prypiat. Puis arrive sur scène Martin Jakubski, qui vient pousser la chansonnette sur quelques morceaux de Marillion, comme “Slainte Math”, “Cindirella Search”, “Incubus” et un medley Misplaced Childhood dédié à un certain Derek. Double dose de nostalgie pour les fans!
Et double dose de Suédois, avec Pain of Salvation, qui commence son set par une panne générale au bout deux minutes. Le groupe le prend à la rigolade, le batteur – qui n’a pas besoin d’amplification – improvise un solo, tout le monde décidé de reprendre du début “comme si de rien n’était” et les musiciens refont une entrée clownesque, avant d’envoyer la purée.
Car Pain of Salvation a aussi décidé de fêter un anniversaire: les dix (enfin, onze) ans de leur album Remedy Lane, qui va constituer le principal de leur concert. À la plus grande joie des fans. Bon, techniquement, c’était un peu fouillis, mais écouter le groupe refaire du métal progressif après l’interlude Road Salt, ça fait du bien!
Enfin, Genesis monte sur scène, pour conclure ces trois jours de folie!
Bon, en vrai, ça n’est pas Genesis, mais Steve Hackett, son guitariste originel, mais comme le concert est la dernière représentation basée sur l’album Genesis Revisited, c’est tout comme. La, autant dire que si on appâte au Genesis, tout le public de la Loreley répond présent. Avec beaucoup de décibels.
Alors certes, il faut connaître les vieux morceaux, les “Musical Box”, “Watcher of the Sky” et autres “Supper’s Ready”, mais quand on a baigné dans cette ambiance, c’est pur bonheur.
Et on redescend sur Terre, retour de la Planète Prog vers le monde des mortels. C’était intense, c’était beau, c’était bien.
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