Nightwish à Zurich

Il y a des groupes que l’on attend toujours un peu au tournant de l’exercice en concert. Nightwish, avec sa tendance au métal symphonique à grand spectacle (instrumentation pour philharmonique, chœurs en pagaille) est clairement de ceux-là. C’est donc avec une appréhension certaine qu’Isa et moi (surtout moi, l’appréhension) sommes allés les voir à Zurich.

Première constatation, le Hallenstadion, c’est grand – peut-être même plus grand que le Palais Omnisport de Bercy dans lequel j’avais vu Trust, Iron Maiden et quelques autres il y a un siècle (ou peu s’en faut). En conséquence, dans ces conditions, une place dans les gradins n’est pas une bonne nouvelle : c’est loin et on entend mal.

Deuxième constatation : mon appréhension s’est avérée en partie justifiée. Malgré la tétrachiée d’effets pyrotechniques en pagaille, le superlatif des prestations studio du groupe se transpose plutôt faiblement sur scène. Je soupçonne que c’est en grande partie dû à mes propres attentes – en quelque sorte au concert fantasmé que j’attendais.

Objectivement, Nightwish est plutôt à l’aise en concert ; les échanges entre musiciens sonnent un peu téléphonés, mais on sent qu’ils ont envie de jouer, qu’ils ont envie de jouer pour un public et, surtout, qu’ils ont envie d’interpréter leurs propres morceaux plutôt que de livrer un copier-coller conforme. On n’en est pas encore au stade de certains furieux qui se lancent dans des medleys semi-improvisés, mais ça donne une certaine fraicheur bienvenue.

Et Anette Olsen, la nouvelle chanteuse ? Une chose est claire : ce n’est pas Tarja. Ce n’est d’ailleurs à mon avis pas un hasard s’ils commencent avec « Bye Bye Beautiful », qui ressemble grosso modo à l’équivalent musical d’un coup de pelle dans la tronche de l’ancienne vocaliste. Évidemment, ce n’est pas Tarja non plus au niveau de la voix : elle peine souvent dans les grandes envolées multi-octaves, mais elle se permet quelque chose d’impensable auparavant : des improvisations.

Bref, ce n’est pas le meilleur concert auquel j’ai assisté, mais c’était loin d’être le pire – et il était en tous cas meilleur que leur prestation meyrinoise de 1999 (en première partie de Rage, groupe que je ne connaissais pas et qui, à l’époque, m’avait fait plus forte impression).

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