Rattrapage DVD ce soir, avec Oblivion; si j’étais d’humeur taquine, je dirais qu’on a oublié d’aller le voir au ciné. Ce n’est pas tout à fait vrai, mais quand on a voulu y aller, il n’était plus en salle en VO. Bref: canapé, thé, fondant au chocolat et chat.

Oblivion, c’est l’histoire de Jack Harper, un technicien réparateur de drone sur ce qu’il reste de la Terre en 2077, après une invasion extra-terrestre. En fait, c’est la vieille blague de Phil Foglio: “Les extra-terrestres nous ont envahi.” Et vous ne vous êtes pas défendu?” “Si, on a utilisé des armes nucléaires.” “Et?” “On a gagné…” “Oh.”

Donc, la Terre en vrac, l’humanité partie pour Titan, un des satellites de Jupiter, et Jack le réparateur, avec sa copine/binôme Victoria qui surveille les grosses machines qui pompent l’eau de mer pour produire de l’énergie pour Titan contre le reste des armes extra-terrestres qui errent encore dans le coin. Tout va bien, sauf qu’il y a des trucs bizarres, le moindre n’étant pas un vaisseau qui se crashe avec, à son bord, une femme qui prétend être l’épouse de Jack.

Dans l’absolu, Oblivion aurait pu être un bon film. Il bénéficie d’ailleurs de très jolis décors, d’une esthétique recherchée et plutôt réussie, qui m’a un peu rappelé celle de Gattaca par moments, et d’une bande-son plutôt sympa. Les acteurs se défendent pas trop mal, même Tom Cruise est supportable, c’est dire.

Il y a pas mal de scène qui sont absurdes, comme l’idée que l’explosion de la Lune puisse provoquer des tremblements de terre et des tsunamis qui ensevelissent des villes comme New York sous plusieurs centaines de mètres de terre ou – un exemple parmi tant d’autres – la vitre la plus solide du monde, encore intacte au sommet de l’Empire State Building après un cataclysme, une invasion extra-terrestre et une guerre nucléaire… et que le héros pète d’un coup de crosse.

Mais le problème le plus gros, c’est le script. Fondamentalement, une fois passé la Grande Révélation, à peu près tout est très prévisible (et, avant, il y a pas mal de choses qui l’étaient également, mais c’est moins grave). Je n’ai été surpris qu’une seule fois, vers la fin, et je soupçonne que c’était parce qu’à ce moment, je ne prêtais plus trop attention à ce qui se passait à l’écran.

J’ai l’impression qu’Oblivion est un de ces nombreux films avec une bonne idée de départ et qui, soit ont été rédigés par des comités, soit ont été tabassés au crétiniseur hollywoodien – l’un n’excluant pas l’autre, d’ailleurs. Du coup, Oblivion aurait pu être un bon film; il n’est pas totalement mauvais, mais il n’est pas très bon non plus.

Il est surtout frustrant. Le voir en DVD a un côté “au moins on n’a pas payé le ciné pour ça”, même s’il est possible que, sur grand écran, ses défauts soient moins apparents. Au vu de mon expérience avec d’autres films du même genre, comme Total Recall, j’en doute.

Stéphane “Alias” Gallay, graphiste de profession, quinqua rôliste, amateur de rock progressif, geek autoproclamé et résident genevois, donc grande gueule. On vous aura prévenu.

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