Bon, sans aller jusque dire, à l’instar de Fulgan, que Pacific Rim, c’est “Goldorak contre les monstres mutants d’outre-espace”, force est d’avouer que ce blockbuster estival signé Guillermo Del Toro colle assez bien à cette description lapidaire.
Le scénario, qui tient sur la tranche d’un ticket de métro, se résume assez bien par “robots géants contre monstres géants”. Je fais l’hypothèse que le scénariste, Travis Beacham, et le réalisateur se sont trouvés des références communes en matière de culture populaire d’origine japonaise – films de kaiju et dessins animés – et ont décidé d’en faire un film à leur sauce.
Du coup, on a un film qui, quelque part, est très américain (devinez qui sauve la planète?), mais qui donne un coup de neuf aux genres en question. Une petite pointe de réalisme, avec des questions rarement abordées dans le thème, comme le marché noir d’organes de monstres (énorme Ron Perlman!) ou le statut des réfugiés ou des personnes déplacées (plus l’incursion de la basse politique et des coupes budgétaires).
Visuellement, c’est assez réussi, avec notamment le contraste entre les interfaces holographiques lumineuses des robots et les ateliers crasseux dont ils sont issus. Les batailles sont parfois peu lisibles et les amateurs d’animés pourront s’amuser au fait que les armes des robots ne servent le plus souvent qu’une seule fois (et que, souvent, les pilotes en crient le nom au moment de les utiliser).
Très honnêtement, je suis déçu en bien, mais je n’en attendais pas grand-chose non plus. Pacific Rim est un honnête blockbuster, mais guère plus.
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C’est marrant cette expression du “scénario qui tient sur un ticket de métro” quand Pacific Rim est le blockbuster le mieux écrit de ces dernières années (avec Avengers).
Parce qu’un scénario, c’est pas juste une histoire hein : c’est la description d’un univers (Pacific Rim résume le sien en moins de 10 minutes, avec présentation de la situation et du héros), les relations entre les personnages (ici, c’est juste parfait), la dynamique du récit (un film à grand spectacle avec début / milieu / fin en 2 h), le péripéties (si vous pensez que le combat à HK n’est pas écrit… euh, c’est que vous n’avez jamais essayé de formaliser une scène d’action), les choix en matière de direction artistique (on avait plus vu un film aussi pétant depuis belle lurette, loin du gris terne des blockbusters à la Nolan qui veulent se la jouer réalistes), etc.
Le pitch de Pacific Rim est simple, oui. Son scénario est par contre une mécanique bien huilée, un modèle d’écriture efficace et directe. Sans même parler du traitement premier degré qui montre tout le respect de l’équipe pour la pop culture dont elle s’inspire.
Tu dis pitch, je dis scénario; tu dis scénario, je dis script, mais on parle en fait de la même chose.
Précisons aussi que le trailer du film annonce toutes les scènes d’actions et casse certains qui s’annonçait bonne (l’attaque du pont qui n’est qu’un seul plan dès l’intro). Le nombre de surprises restantes se compte sur une seule main. Il faudra alors préciser qu’il ne nous reste que les scènes d’intro-spections. Même le discours de bataille typique de ce genre de film est spoilé…
J’en demandais pas trop au film puisque c’est du Kaiju… mais là, c’est du gaspillage.
La bataille de HK dure 30 minutes : j’ai du mal à voir comment elle peut être spoliée entièrement dans un trailer… Et puis bon, un film n’est en rien responsable de la façon dont la production le vend : il suffit d’éviter de regarder les BA si on veut se préserver un peu.
je parle de l’attaque du pont… c’est un plan qui sert à d’intro aux monstres. Dans le trailer ça s’annonce comme le début d’une bataille. Dans le film, c’est juste un plan, aussi long que dans le trailer. C’est tout, j’attendai plus de cette scène. Celle de 30 min dont tu parles, c’est une autre scène.
Pour la qualité de la promo, j’y peux rien, c’est dommage qu’en 2013 ont en soit à toujours faire des trailer de ce style pour appâter. Mais le publique européens n’a pas les même standars que la cible directe de ce genre de film.
Ne pas regarder les BA… et se faire avoir 80% du temps.. à 10e la place voir plus. ça me ferait mal.
Regarder les BA et se faire avoir aussi, hein 😀
C’est pour ça qu’on a toujours besoin d’un tonton Alias sur facebook !
D’accord avec toi Alias.
@Romain > Dire que Pacific Rim décrit un univers, je trouve ça un peu exagéré. dire “il y avait des monstres géants, on a fait des robots géants” n’est pas un univers.
ah moi j’ai pas tellement été au cinoche ces temps, ce qui fait que hop, pas vu les BA. après, ça me parait idéal pour un soir après une journée de comités, séances, meetings et autres.
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J’ai eu le plaisir d’aller le voir avec Alias (mici Fulgan et Sylvie! en fait, mici toute la bande…), et j’a adoré tout en ayant eu deux avantages: 1) j’en avais rien vu, ni bande-annonce, ni critique, ni spoil. 2) les films de kaiju, et les dessins animés de robot géant, j’aime, et j’en demande rarement beaucoup.
En cela, j’ai été très agréablement satisfaite. Scénario d’une compléxité aussi terrifiante que réchauffer un croque-monsieur au micro-onde, avec TOUT les poncifs du blockbuster qui y passent, mais background et contexte mis en scène avec une certaine finesse -bha oui, ça a des effets, une invasion planétaire de monstres de 1500 tonnes- du cabotinage de réalsateur et de ses potes en veut-tu en voilà sans jamais tomber dans la caricature débile, des moyens hollywoodiens mis au service de la volonté pour le réalisateur de se faire plaisir, et faire un superbe hommage aux films de monstres géants. Et en effet, une petite touche post-moderne très très Del Torro, qui rajoute un aspect un peu baroque (et fin du monde, mention spéciale pour les looks et costumes des figurants).
Bref… si vous voulez voir un blockbuster intelligent…. non.
Si vous voulez voir un bon blockbuster exploitant avec talent les poncifs du genre dans un cadre quand même original vu son traitement, allez-y. C’est un bonheur.
Sauf si vous détestez les robots géant et les godzillas-like, mais là, on peut rien pour vous.
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Je croise les doigts pour que la production ait demandé à Del Toro de leur démontrer qu’il savait gérer un blockbuster… pour l’autoriser enfin à réaliser son rêve : Les Montagnes Hallucinées de H.P. Lovecraft !
Je plussoie Axelle, c’est pas très finaud, mais c’est assez redoutablement efficace malgré tous les clichés des blockbusters qui semblent s’être réunis ici.
Je n’arrive pas à placer les défauts au-dessus de ses qualités, son capital sympathie est tellement grand (enfance passée en mangas, animes, mechas, Club Dorothée, etc…) que je ne peux qu’aimer.
j’ai au moins aimé une chose : La bande annonce est liquidée lors des 5 premières minutes. Sinon, en effet, si c’est visuellement bluffant, le scénario est très “maigre” et les scènes sont super prévisibles… Cela dit, en sortant de la salle, j’ai pensé que c’était trop court pour faire un film et qu’il aurait mieux fallu en faire une série. par contre, la galerie des personnages est assez impressionnante : L’or pour interpréter des PNJs…