Avec In the Passing Light of Day, Pain of Salvation revient et ça fait du bien! Après deux albums sur la route et son sel, un retour à la maison et un album-anniversaire, le groupe revient à un style plus “classique”, celui de sa grande époque.
Pain of Salvation, c’est un métal progressif qui fait l’équilibre entre les deux genres et qui s’inspire pas mal de Faith No More dans son approche des vocaux. Ce n’est pas forcément évident dans cet album, mais on se rapproche de ce que le groupe faisait avant leur curieux virage vers le blues.
In the Passing Light of Day est un concept-album ancré dans la chair: celle de Daniel Gildenlöw, chanteur et leader du groupe, qui, début 2014, a passé quatre mois dans une chambre d’hôpital à lutter contre une infection qui a failli le laisser paralysé.
Avec dix pistes durant entre trois et quinze minutes, avec deux – la première et la dernière – qui dépassent les dix minutes, ce n’est pas un petit album: une heure et onze minutes au total. Sans compter les bonus…
Pain of Salvation a l’habitude de faire des concept-albums, vu que tous leurs disques en sont. Celui-ci n’est peut-être pas le plus réussi, mais c’est sans doute un des plus intenses, voire énervés.
Même dans ses passages calmes – ou les plus désespérés – il contient une tension, un bouillonnement intérieur. C’est un peu l’histoire de quelqu’un qui refuse de mourir, quelque part. Cette tension est évidente dans la voix de Daniel Gildenlöw, tour à tour rageur ou épuisé, mais le reste du groupe est à l’unisson derrière son chanteur.
Quand je dis que In the Passing Light of Day n’est peut-être pas le plus réussi des albums du groupe, c’est principalement dû au fait que le groupe est un habitué des disques de mammouth: Remedy Lane, The Perfect Element ou BE, par exemple; difficile de régater face à ces monuments, mais ce n’est pas pour autant un album au petit pied.
Avec “On a Tuesday”, “Tongue of God”, “Meaningless” ou “Full Throttle Tribe”, Pain of Salvation signe certains de ses meilleurs morceaux. Et il y a assez peu de fausses notes dans cet album, tout au plus une baisse de régime dans le dernier tiers; peut-être est-il un peu trop long.
À ce sujet, une note sur le CD bonus qui est inclus dans le digipack: il compte quatorze pistes et dure près de quarante-cinq minutes, mais une moitié de ces morceaux sont en fait Daniel Gildenlöw lui-même qui commente les pistes, non sans humour. C’est assez intéressant en ce que ça permet de jeter un coup d’œil derrière le rideau sur le processus de création.
Le digipack comporte également un certain nombre de textes très intéressants qui décrivent tout le contexte autour de la maladie de Daniel Gildenlöw et de la conception de l’album. Je ne suis en général pas fan des versions physiques, mais dans ce cas précis, il y a une valeur ajoutée.
In the Passing Light of Day est probablement un des albums les plus attendus en métal progressif de ces dix dernières années. On a l’impression que Pain of Salvation a enfin fini ses tribulations et retrouvé ses terres natales. Et, comme mentionné, ça fait du bien de les retrouver. Après, ce n’est peut-être pas le chef d’œuvre que beaucoup attendaient, mais ça reste un très bon album.
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