Pain of Salvation: Remedy Lane Re:visited

Les fans de Pain of Salvation auraient quelques raisons de râler en apprenant que le nouvel opus de leur groupe préféré n’est qu’un remix de Remedy Lane, l’album-phare du groupe. Certes, mais ce n’est pas une raison pour bouder son plaisir, tant cet album est exceptionnel.

Quatrième album des Suédois, sorti en 2002, c’est un peu le disque de la consécration pour le groupe, qui redéfinit ici les frontières du métal progressif avec un style bien à lui, quelque part entre Saga et Faith No More. Oui, j’ai bien dit Saga: en le réécoutant, la parenté avec les Canadiens m’a frappée, notamment dans l’utilisation de la batterie électronique et des claviers.

Avec ce Remedy Lane Re:visited, Pain of Salvation propose un double album: une version remixée du disque originel (“Re:mixed”), dont je ne dirais pas grand-chose, sinon qu’elle sonne très bien, et une version “live” (“Re:lived”) enregistrée au festival ProgPower USA 2014.

Ce qui est frappant ici, c’est la modernité de ce morceau et son originalité: même près de quinze ans plus tard, Pain of Salvation sonne toujours comme personne d’autre. On pourrait croire qu’après leurs albums d’errance – les deux Road Salt et Falling Home – le groupe aurait perdu de vue son identité, mais si ça a jamais été le cas, ils s’y sont replongés avec une aisance impressionnante.

Le live a la particularité de commencer par le morceau-titre – qui est normalement plutôt vers la fin, mais qui ici prend une place quasi-naturelle. Et Remedy Lane enquille les morceaux de bravoure, avec “Ending Themes”, “Fandango” et sa rythmique déconstruite, “A Trace of Blood”, “Undertow”, “Waking Every God” et l’épique final “Beyond the Pale”.

Peu de pauses dans l’interprétation, à part Daniel Gildenlöw qui s’amuse un peu avec le public. Une construction tendue, énervée, un vrai concept album avec ses thèmes, jusqu’à sa conclusion. “We will always be much more human than we wish to be“, répète Daniel Gildenlöw en final. Je me souviens que cette phrase m’avait particulièrement marquée à l’époque et c’est toujours avec un frisson que je l’écoute aujourd’hui.

Remedy Lane est un album exceptionnel, qui a marqué son époque et, sans doute, la décennie. Ce double album “Re:visited” est un peu plus qu’un simple hommage: c’est une piqûre de rappel. En tant que tel, il est peut-être un peu inutile, mais il est aussi limite indispensable.

Bonus: “Rope End”, extrait du disque “Re:mixed

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