À l’intérieur de la pochette de ce Road Salt One – dernier album de Pain of Salvation – un avertissement: ceci est un album fait avec les tripes, sans concession (je vous la fais courte, mais c’est l’idée). Je n’aurais pas mieux dit et c’est en même temps une très bonne et une très mauvaise nouvelle. Très bonne, parce que Pain of Salvation ose sortir des sentiers batus et très mauvaise parce que je n’aime pas forcément les nouveaux chemins qu’il emprunte.

Pour être franc, je ne sais vraiment pas quoi penser de cet album. J’ai à peu près tout lu dessus, des hagiographistes qui l’encensent comme un chef d’œuvre moderne aux déçus aigris qui auraient préféré qu’il ne paraisse pas sous le nom de Pain of Salvation. Il est aussi surprenant qu’il vienne après un Linoleum que j’avais trouvé très moyen, pour rester poli.

C’est vrai que la plupart des compositions de Road Salt One n’ont pas grand-chose à voir avec les pionniers du prog-métal d’il y a dix ans. Après une intro à la Queen, on navigue dans des eaux étranges, on approche les rivages du rock sudiste, et de la musique de cirque, mais pour moi, ça reste du Pain of Salvation, sans aucun doute.

En fait et au risque de surprendre, je comparerais cet album à l’énormissime Be, qui également se distinguait par une vaste gamme d’ambiances musicales différentes, même si elles étaient plus proches de ce à quoi on s’attend d’un groupe de prog-métal. Ici, ce qui surprend, c’est ce mélange de rock râpeux et sale, combiné avec l’approche narrative propre au groupe et à ses racines progressives.

Depuis le temps que je le répète, vous savez que je préfère écouter un album un peu bizarroïde, mais original, plutôt que des tâcherons qui copient-collent des mélodies surentendues. Avec Road Salt One, Pain of Salvation ose. Que ça me plaise ou non. Avec le temps, je me prends à aimer cet album de plus en plus; ce n’est pas un chef-d’œuvre, mais ça laisse présager des nouveaux horizons et ça, ça ne se refuse pas.

Pour soutenir Blog à part / Erdorin:

Blog à part est un blog sans publicité. Son contenu est distribué sous licence Creative Commons (CC-BY).

Si vous souhaitez me soutenir, vous pouvez me faire des micro-dons sur Ko-Fi, sur Liberapay ou sur uTip. Je suis également présent sur Patreon et sur KissKissBankBank pour des soutiens sur la longue durée.