Pour vous parler de XXV, dernier album des Britanniques de Pallas, il va encore falloir que je vous narre une belle histoire de tonton Alias ou, à tout le moins, remonter dans le temps jusqu’à cette époque où le néo-prog était presque à la mode. En 1986, Pallas sort The Wedge, un album qui contraste avec la production habituelle du genre par une section rythmique hyperactive et une énergie proche du métal. Un de mes albums préférés, mais hélas le dernier pour Pallas avant une dizaine d’années.
Hélas encore, les nouveaux albums du groupes, sortis à un rythme homéopathique depuis, ne m’ont jamais convaincus. Jusqu’à ce XXV, qui semble être la suite du concept-album The Sentinel, premier vrai album du groupe sorti en 1984. Il y a vingt-cinq ans, donc; d’où le titre. Et là, dès l’intro, j’y crois: grosse rythmique qui poutre, claviers très électroniques qui me rappellent un peu Saga, extraits d’émission radio-télé pour poser l’ambiance: ça y est, je tiens le nouveau The Wedge!
Ou pas.
Soyons clair, XXV n’est pas un The Wedge-bis. J’aurais bien aimé, mais ce n’est pas le cas. Cela dit, question qualité et style, c’est pas loin et c’est largement le plus convainquant des albums de Pallas de ces dix dernières années. Le groupe a repris des couleurs et surtout renoué avec un goût certain pour la virtuosité. Niveau compositions, ce n’est pas toujours ça (disons surtout qu’il y a pas mal de bidules qui me font grincer des dents ou bâiller très fort), mais les musiciens n’ont eux pas oublié par quel bout on tient un instrument.
Du coup, on a parfois des mélanges assez hasardeux entre des compositions bizarrement inspirées au milieu desquelles on a des pétages de plomb instrumentaux qui décollent le papier peint; “Crash and Burn” est un des premiers exemples du genre. Cela dit, le ton général de l’album va plutôt dans le sens d’une narration parfois épique; de ce point de vue, XXV est certainement un concept-album, même si j’ai tendance à croire qu’il lui manque quelques thèmes récurrents pour être réellement bien dans ce rôle.
S’il sonne moderne, cet album a également un style et une approche qui rappelle clairement le néo-prog des années 1980; ce n’est sans doute pas un hasard – surtout si on prend en compte la filiation avouée avec The Sentinel. Encore une fois, c’est un peu dommage sur le plan de l’originalité, même si dans ce cas c’est contrebalancé par le fait que Pallas a toujours eu un son bien à lui, assez différent de la “Bande des Quatre” (Marillion, Pendragon, IQ, Twelfth Night) de l’époque.
Et au final, c’est tout aussi bien, parce que c’est un registre dans lequel on sent Pallas beaucoup plus à l’aise que dans ses albums semi-médiocres produits auparavant. Le style du groupe explose sur des morceaux comme “Monster”, “Young God” ou “Sacrifice”. Sans être un monument incontournable, XXV signe le retour d’un grand du néo-prog. Et je ne résiste bien évidemment pas à la tentation de dire haut et fort: “Eh oui, ça c’est Pallas!”
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Moi, je l’ai bien aimé cet album…
On doit pas être bien nombreux, tant pis !
Certes, à ne pas mettre au pied de l’album de l’année mais il a le mérite d’être bien fait, d’être captivant pour un concept tout en gardant un petit son eighteen renaissant.