Il y a des groupes comme ça, qu’on a beaucoup aimé un temps et qui, à chaque nouvel album, provoquent un sentiment ambivalent, mêlant anticipation et crainte d’être déçu. L’illustration du jour, c’est Pendragon et son Men Who Climb Mountains.
Le groupe de néo-prog anglais tire sa bourre depuis plus de trente ans avec plus ou moins de bonheur – mais plutôt plus que moins. Pour moi, il a connu son apogée dans les années 1990 avec The Masquerade Overture et Not of This World et, depuis, il n’a plus rien à prouver.
De ce point de vue, Men Who Climb Mountains est à l’image de ses deux ou trois précédents albums: plutôt convenu dans son ensemble, mais avec toujours deux ou trois morceaux qui me rappellent pourquoi j’aime encore ce groupe. À commencer par le dyptique “Belle Ame/Beautiful Soul” ou “Faces of Darkness”, qui représente une part sombre de Pendragon que le groupe a commencé à explorer ces derniers temps.
C’est hélas un des rares points forts des neuf pistes et presque soixante-quatre minutes de cet album. La plupart des morceaux ne sont pas forcément mauvais, mais très convenus, avec çà et là une pointe de génie (le pont final de “In Bardo” ou la deuxième moitié de “Faces of Light”).
À vrai dire, le côté le plus décevant de Men Who Climb Mountains, c’est que j’ai l’impression que les expérimentations qui émaillaient les précédents albums, Pure et Passion, sont absentes de cet album. En relisant mes chroniques des albums en question, je me dis qu’après trois ou quatre albums un peu du même style, la déception est là: Pendragon reste un de mes groupes préférés, mais ce n’est pas pour ses albums les plus récents.
Avis donc mitigé pour cet album: Pendragon reste toujours Pendragon, avec un talent certain pour les belles mélodies et ambiances entre épique et mélancolique, mais j’ai l’impression qu’artistiquement, le groupe tourne un peu en rond. Ça ne m’empêchera pas de les revoir en concert avec plaisir au Night of the Prog, notez.
Bonus: la non-vidéo de “Beautiful Soul”:
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