Pendragon à Pratteln (édition 2016)

Après la convention des vieux, samedi, ce fut dimanche le concert des vieux, à savoir Pendragon au Z7 de Pratteln, à l’occasion de leur tournée-anniversaire de The Masquerade Ouverture.

Eh oui, vingt ans déjà, ça marque! Je me rappelle que c’était déjà au cours de la tournée originelle, fin 1996, que j’avais vu Pendragon en concert pour la première fois. C’était à Lyon et il avait tellement neigé sur Genève et les environs qu’on avait bien cru ne jamais arriver à l’heure – d’où l’expression « dans la neige, en montée dans les deux sens, et on aimait ça! »

Mais bref, retour à ce concert-ci. Ce n’est – hélas – pas tous les jours que je peux venir à ce temple du prog et du metal qu’est le Z7: trois heures de train depuis Genève, c’est pas facile à gérer. Pour être exact, c’est la deuxième fois et, la précédente, c’était aussi pour voir Pendragon. Heureusement que le lendemain était férié, ça permet d’appréhender le retour avec plus de sérénité.

Il faut savoir que, si je suis fan de Pendragon, c’est rien par rapport à ma dame, qui a tendance à trépigner sur place quand elle apprend que le groupe passe à moins de 200 km. C’était comme ça que je lui avais vendu le Night of the Prog de l’année passée, c’est dire.

La première partie est assurée par Christina Booth, chanteuse du groupe gallois Magenta, mais qui vient ici pour une prestation solo tirée de son nouvel album, The Light, juste accompagnée par une deuxième chanteuse et un des roadies comme guitariste.

Dans une ambiance bon enfant, où les deux chanteuses chambrent le guitariste, on a droit à une demi-douzaine de morceaux plutôt sympathiques, voire émouvants (« Stay »), mais où le plus clair de l’instrumentation est l’œuvre d’une bande enregistrée. Ça reste très correct et le public réserve à Christina un bon accueil.

Il est un poil plus de 21 h quand Pendragon déboule sur scène et, pour le coup, le public est présent en masse. Nick Barrett plaisantera d’ailleurs sur le thème « je crois que c’est la première fois que vous êtes aussi nombreux pour nous voir ici. » Le chanteur-guitariste du groupe est assurément son leader incontestable et son enthousiasme communicatif fait plaisir à voir.

Le gros morceau de ce spectacle, c’est bien entendu The Masquerade Ouverture, que Pendragon va jouer dans son intégralité – y compris les deux morceaux de l’album-bonus, « Schizo » et « The King of the Castle ». Cet album est probablement un des meilleurs, sinon le meilleur du groupe; c’est celui où la magie de Pendragon est la plus présente. En y repensant, entre The Masquerade Overture et Vae Victis, 1996 a été une année plutôt exceptionnelle pour le neo-prog.

Sur scène, les vingt dernières années ne semblent pas avoir eu beaucoup d’impact sur Pendragon. Certes, Peter Gee a moins de cheveux, Clive Nolan plus de volume, Fudge Smith a cédé sa place au p’tit jeune Jan-Vincent Valazco, le groupe a récupéré deux choristes – dont Christina Booth – et Nick Barrett, blanchi sous le harnais, arbore un bouc et une chemise hawaïenne. Mais, fondamentalement, l’énergie et la magie sont toujours présentes.

Et, en parlant d’énergie, Pendragon va nous livrer un set principal de deux heures, enchaînant plusieurs titres de leur dernier album, Men Who Climb Mountains, à la suite de l’intégralité de The Masquerade Overture, ainsi que « Green and Pleasant Land » de Passion. Il se permet même de revenir pour deux titres en rappel, dont un superbe « Breaking the Spell » et son solo de guitare de cinq minutes.

Il y a six ans, le groupe avait prévenu: ils continueront à jouer tant qu’ils le pourront. On n’en est pas – encore – à la longévité des Rolling Stones, mais force est d’avouer qu’avec de telles prestations, on n’est pas près de voir la fin de Pendragon, ce qui est une excellente nouvelle. Au reste, le public, qui devait bien avoir le même âge moyen, avait non seulement répondu présent, mais avec suffisamment de vigueur pour faire plus de bruit que le groupe lui-même.

Le seul bémol de cet excellent concert, c’est que le show aurait mérité un éclairage un peu plus péchu, ou à tout le moins plus dans l’ambiance, mais c’est du pinaillage.

Mes photos sont en ligne sur Flickr; elles sont un peu plus toupourrites que d’habitude, car prises avec mon iPhone – certes, un SE tout neuf, donc avec un meilleur appareil que mon ancien 4S, mais quand même pas idéal pour ce genre de conditions.

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