Que peut bien réunir, dans le Londres de la fin du XIXe siècle, une jeune fille de bonne famille, un gentleman explorateur et son serviteur africain, un médecin-légiste et un as de la gâchette américain? Des histoires horribles, bien entendu, les fameux Penny Dreadful, fascicules dégoulinant d’hémoglobine qui donnent son nom à cette série courte (huit épisodes d’une heure).
Peut-être faut-il préciser que le gentleman en question s’appelle Sir Malcom Murray et qu’il recherche sa fille, Mina. Oui, comme Mina Harker. Au reste, on croise dans cette série des personnages comme Dorian Gray, le professeur Van Helsing et le légiste dont je parlais précédemment s’appelle Victor Frankenstein.
Du coup, Penny Dreadful a de faux airs de Ligue des Gentlemen Extraordinaires, sauf que ce n’est pas du tout le propos: loin d’un univers steampunk fantasmé, on est ici plongé dans un monde victorien tardif où le réalisme le plus cru le dispute au fantastique, plus précisément à l’horreur gothique.
Tous les personnages ont droit à leur part d’ombre, naturelle ou non. Au reste, je crois que toute la série peut être résumée par la dernière phrase de sa première saison: “Voulez-vous vraiment être normale?” Si l’horreur visuelle, avec un très fort aspect Eros/Thanatos, fait partie intégrante de Penny Dreadful, ce sont réellement ses personnages qui sont au centre de l’intrigue.
Il faut dire que le jeu des acteurs est au niveau de l’enjeu: mention spéciale à Eva Green, qui incarne une Vanessa Ives tourmentée, voire possédée, face à Sir Malcolm, qui donne l’occasion à Timothy Dalton de prouver qu’il n’y a pas que James Bond dans sa carrière. Les fans de Doctor Who reconnaîtront aussi Bille Piper dans le rôle de Brona, la prostituée.
La relation entre ces deux personnages est centrale à la série, mais Josh Hartnett (Ethan Chandler, l’Américain), Harry Treadaway (Frankenstein) ou Rory Kinnear (la Créature) sont également excellents. L’intrigue est elle aussi intéressante, mais classique; elle cède clairement le pas aux personnages et à la mise en scène, tout au moins dans cette première saison.
Je ne suis pas un grand fan de l’horreur, mais le côté victorien tardif, très bien posé, de Penny Dreadful en fait une série que j’ai trouvé très agréable à suivre, malgré son enthousiasme à nous livrer au moins une scène de sexe et d’horreur gore – parfois en même temps – par épisode.
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Ok… devenue très curieuse, check !
Je note aussi, les différents avis vus ici ou là me rendent curieux…
Je regarde à la rentrée.
Je suis tellement contante de suivre ton blogue. cette série a tout les éléments que je veux voir en ce moment. Merci beaucoup!