Bon, techniquement, le nom de cet album est “Luca Turilli’s Rhapsody: Prometheus – Symphonia Ignis Divinus“, mais franchement, depuis que l’autre Rhapsody est devenu “of SteelFire”, il n’y a plus de raison de confondre et les sous-titres latins, ça fait un peu trop pompeux, même pour du métal symphonique. Même pour Luca Turilli.
Parce que disons-le: le maître transalpin du métal symphonique, quand il décide de donner dans le grandiloquent, il ne fait pas les choses à moitié et sa “symphonie du feu divin” est une sorte de barnum à grand spectacle qui ferait passer Wagner pour un spécialiste de l’épure.
Deuxième album du maestro, c’est un opéra-metal de près de septante minutes en onze tableaux, excusez du peu. Stylistiquement, c’est un peu le foutoir, avec du latin, de l’italien, de l’anglais, des références à Yggdrasil, au roi Salomon, au Seigneur des Anneaux et, bien sûr, à Prométhée.
Et musicalement, c’est un peu le même topo: le métal se bat en duel avec la musique classique – à vrai dire, au vu du nombre de participants, l’affrontement tient plus de la bataille rangée que du duel de salon. Bref, de la musique pour rôliste, voire pour GNiste.
Je médis, mais au fond, j’aime bien cette espèce de carnaval musical, ce bric-à-brac invraisemblable qui évoque plus les mises en scène mégalomanes à la Hollywood que la musique de chambre. Prometheus nous rappelle que, quelque part, la musique classique, c’est très métal. Et vice-versa.
Disons-le ainsi: globalement, j’aime bien, mais il y a quand même des bouts de l’album que j’aime moins que d’autres. Les parties de pur opéra (ou peu s’en faut), comme “Notturno” me rappellent pourquoi je n’aime pas ce genre musical, mais quand le groupe lâche les bourrins, comme avec le morceau-titre ou avec l’épique “Of Michael The Archangel And Lucifer’s Fall, Part II: Codex Nemesis”, ça m’émoustille déjà plus.
Reste que Luca Turilli a les défauts de ses qualités: son métal superlatif frise la caricature un peu trop souvent et j’ai du mal à éviter la comparaison avec le “Look at Two Reels” de Nanowar sur un morceau comme “One Ring to Rule Them All”.
Mais honnêtement, demander à Rhapsody de faire dans le subtil, c’est un peu comme demander à un groupe de prog de faire du commercial: c’est sans doute possible, mais ça sera forcément décevant. Ce Prometheus est un grand moment d’extravagance, donc autant boire le pot de Nutella jusqu’à la lie (d’huile de palme).
En bonus, la vidéo – elle aussi superlative – du morceau-titre, qui vous prouvera que, même au niveau des paroles, Luca Turilli en fait des tonnes.
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