En ce jour où Leiji Matsumoto était de passage à Genève, pour le Salon du Livre, nous avons décidé de regarder le film Space Pirate Captain Harlock, adaptation en images de synthèse d’un des personnages les plus célèbres de cet auteur, connu en France sous le nom d’Albator.

(Bon, ce n’est pas tout à fait vrai: on était parti pour aller au ciné, mais la séance était bondée.)

Il est d’ailleurs heureux que nous l’ayions vu chez nous plutôt qu’au ciné, parce que si on s’était laissés aller aux mêmes commentaires dans une salle, on aurait été tricards dans tous les cinémas de Genève pour au moins cinq ans. Un vrai festival à la Mystery Science Theater 3000!

Il faut dire que, sans être particulièrement mauvais, Space Pirate Captain Harlock a fait beaucoup pour propulser nos WTF-o-mètres dans le rouge. L’intrigue est un peu confuse, les personnages agissent souvent de façon absurde et la technologie utilise des concepts que même les scénaristes du Star Trek originel, en descente d’acide, n’auraient pas voulu toucher.

J’ai un instant pensé qu’il nous manquait un double référentiel: celui de la série originelle et celui de la culture japonaise, mais, d’une part, je suis le seul de l’assistance à n’avoir jamais vu un épisode d’Albator et, d’autre part, même Psychée, qui a une certaine habitude du cinéma japonais, était larguée.

De plus, la traduction française du titre du film est particulièrement débile (non, ce n’est pas un corsaire, puisqu’il ne fait allégeance à aucune nation). Mais bon, cela fait longtemps que j’ai abandonné tout espoir vis-à-vis des traductions de dessins animés japonais.

Que reste-t-il de positif, du coup? D’une part, des visuels impressionnants. Mélange graphique entre science-fiction high-tech, dieselpunk, gothique flamboyant et biomécanique morbide à la Giger, avec notamment un Arcadia (le vaisseau) ultra-flippant, ce film en met plein les mirettes. Bon, les combats spatiaux évoquent plus les duels de cuirassés que les combats tournoyants, mais c’est mineur.

D’autre part, quelques bonnes idées dans le scénario, qui tourne beaucoup autour des gens qui veulent mourir, mais qui n’y arrivent pas – à commencer par le contexte général, qui voit une humanité qui a conquis les étoiles, mais qui s’y meure, faute d’avoir pu trouver des mondes réellement accueillants.

Pour résumer, Space Pirate Captain Harlock est un film qui, sans être complètement à jeter, contient suffisamment de défauts pour le voir chez soi, avec des potes et beaucoup d’alcool – surtout, je suppose, si on est fan de la série originelle.

Stéphane “Alias” Gallay, graphiste de profession, quinqua rôliste, amateur de rock progressif, geek autoproclamé et résident genevois, donc grande gueule. On vous aura prévenu.

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