Område: Nåde

Område: Nåde

Après le prog breton en breton, voici Nåde, deuxième album d’Område: du metal progressif avant-gardiste mâtiné d’électro ambiante et de musique symphonique, avec des titres en au moins cinq langues différentes et assemblé par un duo français sous les pseudonymes de Bargnatt XIX et Arsenic. Je pose ça, je laisse fuir les âmes sensibles et je reviens.

Look to Windward: Kepler

OK, celui-ci est bizarre, même selon mes critères: Look to Windward est un groupe néo-zélandais qui, s’il emprunte son nom à un roman de Iain M Banks (déjà un bon point), n’emprunte par contre son rock progressif bizarre et discordant à pas grand-monde. C’est un peu le gamin bizarre du quartier à qui on ne prête pas ses jouets car on sait qu’on va les retrouver dans un état pas racontable et vaguement inquiétant.

Reign of the Architect: Rise

C’est marrant, mais ces derniers temps, je me suis retrouvé avec pas mal d’albums à chroniquer qui, d’une certaine manière, se ressemblaient. Ainsi, de même que le dernier Delain avait pas mal de points communs avec le dernier Sonata Arctica, ce Rise, premier album du groupe israélien Reign of the Architect, ressemble pas mal à celui de Theater of the Absurd, en ce qu’il représente un métal progressif qui en fait trop.

 

Omb: SwineSong

Après avoir écouté leur premier album SwineSong, je suis à peu près certain que Omb est l’équivalent en hébreu de l’abréviation anglaise OMG. Ou WTF, c’est selon. Il faut dire que, dans le genre métal progressif sérieusement secoué de la tête, ce groupe originaire de Haïfa fait très fort!

Imaginez un croisement entre le métal expérimental de Spiral Architect, le burlesque d’un Unexpect et la grandiloquence d’Iron Maiden et vous aurez une lointaine approximation de la dinguerie déglinguée de SwineSong. Si ça vous fait peur, c’est normal: à moi aussi, et c’est un peu le problème.

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Lilium Sova: Epic Morning

Je vous ai déjà parlé du groupe genevois Lilium Sova – mais si, lors du concert de Tides from Nebula, dont ils assuraient la première partie – et de leur rock ultra-énergique aux confins du post-métal bruitiste et du jazz progressif déjanté. Il se trouve que le concert en question était en quelque sorte le prélude à la sortie de leur deuxième album, Epic Morning.

Autant dire que la musique de Lilium Sova n’est pas exactement du easy listening: sur une base de batterie, basse et saxophone (mais avec une palanquée de musiciens invités pour élargir la palette sonore), on a donc droit à une sorte de post-métal expérimental et dense, en grande partie instrumental, une musique aussi hallucinante qu’hallucinée, avec changements de rythmes multiples et mélodies discordantes.

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Ihsahn: Eremita

Ihsahn est un projet que j’ai découvert il y a peu, via leur précédent album, AfterEremita va encore plus loin; cet avis tient lieu de faire-part. Je vous explique: à l’origine de Ihsahn, il y a donc un petit prodige du black métal, le norvégien Vegard Tveitan. Comme beaucoup de ses coreligionnaires, il est sorti du black métal pour s’aventurer dans des contrées encore moins accueillantes, aux confins du black métal, du rock progressif et du jazz expérimental.

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Lou Reed & Metallica: Lulu

Je connais peu d’albums qui ont déclenché une telle tempête de matière brune dans le petit monde de la musique que ce Lulu, improbable collaboration entre le chanteur américain Lou Reed et les gros métaleux pas subtils de Metallica. Si Ghislain ne m’en avait pas parlé (notamment via ce lien), j’aurais sans doute fait l’impasse, mais il a su titiller mon intérêt, le bougre!

Je soupçonne que le plus gros du trafic haineux est le fait de deux catégories de personnes: les FBDM de Lou Reed et les FBDM de Metallica. N’entrant dans aucune des deux catégories (je réserve ma FBDM attitude à d’autres sujets), j’ai un chouïa plus de recul, mais je dois avouer que je comprends un peu le côté extrême des réactions, parce que dans le genre OVNI, cet album fait également dans l’extrême.

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The Ocean: Heliocentric / Anthropocentric

Voilà ce que c’est de trop fréquenter les bars à métaleux comme La Citadelle: on se fait refiler des bizarreries comme le double concept Heliocentric / Anthropocentric du groupe berlino-chauxdefonnier de post-métal expérimental The Ocean. Oui, je sais: vous allez finir par croire que j’invente.

Mais The Ocean est bien réel et ces deux albums, sortis en 2010, sont non seulement de bien beaux objets, avec chacun une pochette-astrolabe, mais également un concentré d’influences diverses alimentant un post-métal rappelant Isis au service d’une critique en règle du dogme catholique, qui s’inspire d’éléments aussi épars que la Bible, Richard Dawkins, Rimbaud et Dostoievski.

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Devin Townsend Project: Deconstruction / Ghost

Accrochez-vous à vos bretelles et préparez vos métaphores sur Janus ou Dr Jekyll et Mr Hyde: Devin Townsend, multi-instrumentiste canadien fou furieux, est de retour avec non pas un, mais deux albums: le surexcité Deconstruction et le sérénissime Ghost. Dans le genre contraste total, il est difficile de faire plus brutal! C’est un peu comme si Mike Oldfield et Rammstein décidaient de faire deux albums vendus ensemble.

Si Ghost est un album paisible, mélodique et éthéré, Deconstruction est une plongée dans un métal plus expérimental et chaotique que réellement progressif, un concept-album délirant sur la descente en Enfer d’un homme qui cherche le sens de la vie (qui se trouve être dans un cheeseburger, juste pour vous donner une idée du niveau). Et autant dire que Devin Townsend, avec son expérience de Strapping Young Lad (groupe inécoutable, même pour moi), a du répondant quand on parle de chaos.

Ce genre de montagnes russes, il faut le vivre pour y croire. C’est un peu un croisement entre Unexpect et Diablo Swing Orchestra, avec de l’ADN de Danny Elfmann et de death-metal (pour les hurlements), le tout sur des morceaux qui peuvent atteindre et même dépasser les dix minutes. Pourtant, ça commence tranquilou avec l’intro de “Praised the Lowered”, mais c’est un piège: dès la moitié du morceau, ça commence déjà à partir en vrille et, si le début de “Stand” est lui aussi gentillet, il ne lui faut pas trois minutes pour attaquer sec.

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Unexpect: Fables of the Sleepless Empire

Comme son nom l’indique. Unexpect, groupe canadien à la capitalisation volatile est du genre à donner dans l’imprévisible expérimental bizarroïde, comme le prouve leur dernier album en date, Fables of the Sleepless Empire. Officiellement, Unexpect fait du death métal et c’est vrai qu’il en a certaines des marques, notamment les vocaux hurlés; dans les faits, Unexpect fait tout, n’importe quoi, son contraire et, de préférence, les trois en même temps.

Une critique de l’album parlait de “carnaval dans les neuf cercles de l’Enfer” et c’est vrai que la métaphore est assez bien trouvée: on pense un peu à Dimmu Borgir, beaucoup à Diablo Swing Orchestra, avec peut-être une touche de The Gathering pour certaines parties moins cacophoniques (comme le début du premier morceau, “Unsolved Ideas of a Distorted Guest”). Autant le dire tout de suite: elles sont rares. Autant dire que ce n’est pas exactement du métal plan-plan pour pères de famille.

Survolées par un violon encore plus cinglé que celui d’Indukti et dominé par la voix fort variable de Leïlindel, les compositions d’Unexpect sont un grand moment de nawak plus ou moins contrôlé, où les riffs les plus techniques côtoient les délires aux claviers et les rythmiques démentes. S’y ajoutent des éléments électro-techno-éthno-jazzo-bizarro-bizarres, notamment sur la surexcitée “Quantum Symphony”.

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Ihsahn: After

Dans les arcanes du métal progressif, il y a des groupes qui éveillent votre attention, d’autres qui vous tapent tout de suite dans l’oreille et quelques-uns qui, à l’instar d’Ihsahn, vous attaquent le cerveau à la ponceuse à disque. Le disque en question s’appelle After et est, si j’en crois la bio du groupe, le dernier d’une trilogie. Si c’est le cas, on a connu des conclusions (et des trilogies) moins réussies.

Au reste, la classification de “métal progressif” est ici presque trop modeste pour qualifier un tel déferlement de technique et d’inventivité. On a des ambiances death/doom/black métal, des vocaux growlés et des riffs brutaux et, au milieu de tout cela, un saxophone (“Undercurrent”) ou des moments de pure grâce (comme “Austere”, qui vient précisément juste après “Undercurrent”). On est plus ici dans un registre expérimental, voire extrême, que dans toute autre classification.

Il faut dire que celui qui se cache derrière le pseudonyme d’Ihsahn, le ci-devant Vegard Tveitan, ressortissant norvégien, s’est fait connaître dès l’âge de treize ans en jouant dans les premiers groupes de black-métal scandinaves, notamment Emperor. Autant dire que l’on pas affaire à un mickey et ça se ressent très vite. D’une part, par la maîtrise de l’instrumentation, mais également par des compositions qui, si elles ont l’air parfois très bordéliques, sont parfaitement contrôlées. Pour citer le grand Francis Zégut, le port du casque est obligatoire!

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