“The Annihilation Score”, de Charles Stross

De retour d’urgence d’une mission diplomatique, le professeur Dominique “Mo” O’Brien découvre chez elle une vampire, qui se trouve également être une ex de son mari. La situation devient encore plus complexe quand son violon maudit s’en mêle, au point que le mari en question – qui n’a honnêtement pas grand-chose à se reprocher – doit lancer des imprécations en énochien ancien pour que tout le monde se calme.

Ainsi se terminait The Rhesus Chart et ainsi commence également The Annihilation Score, sixième tome de la série The Laundry, signée Charles Stross. À ceci près que ce n’est pas Bob qui assure la narration, mais Mo, professeur d’histoire de la musique, épistémologiste de combat pour La Laverie et porteuse d’un des violons en os réalisés par Erich Zahn pour le docteur Mabuse.

Si la trame de cette histoire semble de prime abord tourner autour d’une “épidémie” de super-héros, c’est en vérité Mo et son violon qui sont au cœur de l’histoire. Comme le titre l’indique, d’ailleurs, vu que le “score” est une partition pour une opérette intitulée “Le Roi en jaune“. “Oups…”, diront tous les amateurs de tentaculeries.

Mais, comme souvent dans cette série, le plus clair du bouquin est consacré à la lutte de Mo contre un autre monstre indicible qui rend fou: la bureaucratie. Dans le cas présent, on ne lui demande rien de moins que de créer de toute pièce une force de police composée de super-héros, pour lutter contre d’autres super-héros.

Ce qui, à la base, est déjà assez difficile comme ça, mais qui ressemble à une mission impossible quand rentrent en jeu la multitude de règlements de l’administration britannique, les questions de diversité, les querelles de pouvoir et les jalousies diverses. Car les Ressources humaines de la Laverie ne trouvent rien de mieux que de lui assigner deux ex de Bob – Mahri la Vampire et Ramona la Profonde. OK, dit comme ça, ça fait limite porno cheap…

Dans l’ensemble, j’ai trouvé The Annihilation Score un peu moins réussi que The Rhesus Chart. Bon, il faut aussi dire que ce dernier était un des plus réussis de la série et que je dis “un peu” comme dans “vraiment pas beaucoup”. Le changement de perspective, avec Mo à la place de Bob, est vraiment très réussi, mais la plongée dans les arcanes de la politique et de la bureaucratie britannique rend certains passages très ardus à lire pour un non-sujet de Sa Majesté.

Le final est apocalyptique à souhait et fait une fois de plus progresser les personnages, au fur et à mesure que le monde avance vers un destin funeste. Dans un récent article, Charles Stross mentionnait une série en douze volumes; on n’en est donc qu’à la moitié. Je sens que la suite ne va pas toujours être très joyeuse. Mais on va rire quand même, parce que rien n’est plus britannique que de plaisanter face à l’Apocalypse. Même pour un auteur écossais.

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