Où étiez-vous quand le Météore a frappé la Terre? Et quand la première femme astronaute est partie pour la Lune? Si la réponse à ces questions est « euh?… », c’est que vous n’avez pas encore lu The Calculating Stars, de Mary Robinette Kowal.
C’est une erreur à rattraper d’urgence.
The Calculating Stars, c’est l’histoire d’Elma York – docteur Elma York, je vous prie. C’est aussi l’histoire d’un monde qui, un matin de 1952, a changé radicalement: le Météore (ok, c’est un météorite, mais la presse a toujours raison) détruit Washington et provoque un changement climatique qui risque de provoquer l’extinction de toute vie animale sur la planète à moyen terme.
Dans ce monde, Elma et son mari – lui aussi docteur – se retrouvent embrigadés dans un programme spatial qui met le turbo pour tenter de donner une chance de survie à l’humanité. Elle comme « calculatrice », lui comme ingénieur.
Mais Elma est aussi pilote: elle a convoyé des avions pendant la guerre, et elle rêve de devenir astronaute. Problème: c’est une femme. Dans l’Amérique des années 1950. Ça pourrait pire: elle pourrait être non-blanche.
The Calculating Stars, c’est donc l’histoire de cette « Lady Astronaut », une femme qui va défier les idées reçues – à commencer par sa propre éducation – pour atteindre les étoiles. Et, à travers elle, c’est l’histoire de la lutte contre toutes les ségrégations, qui subsistent malgré l’urgence.
Il faut lire les extraits d’articles qui ouvrent les chapitres. Le machisme le plus crasse fait grincer des dents – et je suis à peu près certain que l’autrice n’a même pas eu à forcer le trait. Je vous recommande d’ailleurs de lire les notes historiques à la fin de ce tome, ça vaut son pesant de tickets de rationnement.
En toile de fond, il est difficile de ne pas voir non plus dans les luttes de pouvoir autour du programme spatial comme un écho des débats sur le changement climatique.
Si vous ne l’aviez pas compris, permettez-moi de résumer mon propos: The Calculating Stars est un excellent roman de science-fiction contemporain, en ce qu’il nous parle de notre époque sous couvert de futurisme (et, dans le cas présent, d’uchronie).
C’est le premier volume d’une série qui compte trois romans (avec un quatrième annoncé pour 2022) et plusieurs nouvelles. Du coup, je pense que je ne vais pas tarder à me commander la suite.
D’autres avis chez Apophis, De livres en livres, Les lectures du Maki, Le dragon galactique, l’Albedo, Un papillon dans la Lune, Xapur, Au pays des Cave Trolls, Aelinel, Ombre Bones, L’épaule d’Orion et sans doute d’autres. Rien que.
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Can confirm : les volumes suivants en valent absolument la peine, et j’attends le 4e avec impatience 🙂
Excellent livre en effet.
Et le petit recueil de nouvelles en format poche est très bon également.
(merci pour le lien !)
Je vais être honnête: le lien, je l’ai piqué sur L’Épaule d’Orion. 😉
Bah sois quand même le bienvenu si tu passes un jour !
Ah mais je passe aussi, tu es dans mes RSS, mais quand il s’agit de récupérer les liens des autres chroniques francophones, je fais honteusement du copier-coller chez un collègue ou l’autre.
Je viens de le finir et c’est vraiment excellent. Merci pour la recommandation.
Tu peux attaquer les suites, du coup. 🙂
C’est prévu! Je ne les ai pas encore sous la main, mais ça ne saurait tarder.