J’ai quelque peu hésité avant d’acheter le nouvel album de The Ocean, intitulé Pelagial. Non pas que mes expériences précédentes avec ce groupe de post-métal allemand (avec des vrais morceaux de Suisse dedans) aient été mauvaises, mais ça me paraissait un peu bizarre.

J’ai bien fait de me faire (douce) violence: non seulement cet album est excellent, avec de grosses doses de métal progressif dedans, mais il est fourni avec un bonus considérable: une version instrumentale, pour les gens allergiques au growl.

Ce n’est certes pas la première fois, mais dans le cas présent, il y a un gag: la version instrumentale a été un temps pressentie comme “l’originale”, le chanteur Loïc Rossetti ayant eu quelques problèmes de santé. Au final, on n’y perd pas au change: les deux sont excellentes.

Pelagial, comme son nom, l’indique, est un concept-album sur le thème des océans et, plus précisément des fonds marins: l’album est divisé en plusieurs mouvements, correspondant à des profondeurs de plus en plus grande. Au fur et à mesure que l’on avance, la musique s’enfonce vers l’obscurité et les grandes pressions.

Par rapport aux excentricités stylistiques du diptyque précédent Heliocentric/Anthropocentric, The Ocean a nettement resserré son style, tout en allant beaucoup plus loin dans son exploration. On est donc dans le domaine d’un post-métal plus progressif qu’expérimental. On pense assez aisément aux pistes les plus progressives de Mastodon ou d’Isis.

Alternance de voix claires et growlées ou hurlées, instrumentation impeccable (et implacable), onze pistes qui totalisent plus de cinquante minutes, je n’ai pas peur d’affirmer que Pelagial est un monument du post-métal et, dans tous les cas, un des trois meilleurs albums de cette première moitié de 2013, avec les derniers albums de TesseracT et de Leprous.

Qui plus est, le disque instrumental, que je vous recommande chaudement, permet de se faire un idée sur le travail technique des musiciens, en plus d’être une bande-son post-métal de grande tenue pour tout rôliste en manque d’ambiances brutalo-contemporaines ou SF.

En avant-goût, “Bathyalpelagic II: The Wish in Dreams”:

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