Void Star, de Zachary Mason, c’est notre planète dans un avenir proche, mais mal défini – peut-être un siècle dans l’avenir, peut-être moins. Trois personnes, trois destins: Irina, spécialiste en intelligences artificielles, Thalès, fils d’un politicien brésilien et mathématicien de génie, et Kern, accro du parkour et du combat de rue sorti d’un bidonville par une voix mystérieuse au téléphone.
Tout trois vont se retrouver embarqués dans une affaire impliquant un industriel richissime, un implant mémoriel aux capacités mal maîtrisées et une intelligence artificielle mystérieuse – comme un peu toutes les IA dans ce monde, mais encore plus. Le tout sur une planète ravagé par les crises climatiques, l’effondrement des États-nations et les guerres privées, dans une ambiance un peu “cinq minutes avant la fin du monde”.
Il y a des bouquins qui vous laissent perplexe. Void Star est de ceux-ci. C’est en partie de ma faute, je suppose: je l’ai surtout lu avant d’aller me coucher, souvent dans un état physique et mental pas optimal. Surtout vis-à-vis de ses chapitres courts, qui sautent d’un personnage à l’autre, et de ses concepts particulièrement fumés sur la question de la mémoire, de la réalité et des IA.
Le titre en lui-même vient d’un jeu vidéo auquel s’est adonné Kern dans son enfance, jeu qui a façonné son être – un peu comme celui de Diamond Age, de Neal Stephenson, mais avec un poids bien moins central.
Quelque part, ça illustre pour moi le problème que j’ai eu avec ce bouquin: il y a de gros enjeux, mais j’ai de la peine à trouver les personnages attachants – surtout Thalès – et au final, j’ai l’impression que je suis l’affaire de loin.
Après, le contexte est intéressant et bien monté, mais là encore, dans ce genre, j’ai déjà vu et lu mieux. En plus, avec le choix d’avoir des personnages plutôt aisés – à part Kern – on a du mal à voir les côtés sombres du monde. Ce n’est pas Walkaway, ni même Incorporated.
Du coup, je sors de la lecture de Void Star passablement frustré. Gromovar me l’avait vendu à fond de cinq et j’étais bien enthousiaste. J’ai l’impression d’avoir manqué un truc et, si je veux bien admettre que c’est en partie de ma faute, je pense que l’auteur aussi a raté son truc, du moins en partie.
Par exemple, je n’ai jamais tremblé pour les personnages, même à la toute fin. D’une part à cause du détachement déjà mentionné, mais aussi parce que je n’avais pas l’impression qu’ils faisaient face à une adversité crédible.
Une des règles des James Bond, c’est que si le méchant est réussi, le film sera réussi. Dans Void Star, l’adversité n’est pas particulièrement impressionnante. Le plus souvent, c’est une menace hors champ et pas vraiment terrifiante.
Encore une fois, il est fort possible que je ne doive m’en prendre qu’à moi-même. Mais, en l’état, je ne peux pas vraiment vous recommander Void Star – qui vient d’être traduit en français – avec tout l’enthousiasme requis. Ce n’est pas un mauvais bouquin, mais il ne m’a clairement pas accroché.
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