C’est par un biais inhabituel que j’ai découvert Haze, un album du groupe suisse Black Willows datant de 2013 (EDIT, 18 mars: et non de 2012, comme je l’avais indiqué par erreur): via un ami des Mercredis de la SF qui, connaissant mes goûts pour le prog, m’a passé cette galette aux arômes très seventies, entre prog, psychédélique et hard-rock.

Originaire de Lausanne, Black Willows peut se définir comme une version lourde de Pink Floyd. On y retrouve des mélodies floydiennes, période Ummagumma, avec des grosses guitares saturées. Le groupe n’hésite pas à jouer sur le côté hallucinogène en recommandant des posologies de sa musique.

Neuf pistes, septante minutes: la musique de Black Willows ne fait pas semblant et Haze embarque un certain nombre de titres de longueur conséquente. À vrai dire, seules trois compositions durent moins de sept minutes – et une de très peu.

Bon, je ne vais pas vous re-re-re-jouer le couplet du « bon vintage, mauvais vintage« . Black Willows, c’est du rock vintage et cet album me plaît. Voilà, c’est dit.

Après, il faut être sensible à un style qui allie les sonorités à l’ancienne, le côté « mur de son » du stoner, et des ambiances hypnotiques qui tirent un peu en longueur. Disons que Haze est un album qui convient plus à un fond sonore qu’à une écoute attentive.

On a des compositions plutôt lentes, voire pesantes. De la grosse disto bien crade sur les guitares, une tonne de réverbe (notamment sur les voix), des cymbales à foison et quelques claviers à la Pink Floyd. Ajoutez par-dessus une production minimaliste, mais somme toute très correcte. Le tout donne une ambiance mystique très réussie.

Personnellement, je ne suis pas ultrafan du style; je n’en achèterais pas trente comme ça dans l’année, mais un ou deux, ça passe plutôt bien. J’ai tendance à préférer des albums qui poussent plus du côté du prog, comme Weedpecker.

Mais le mélange « Stone Floyd » donne des résultats surprenants, comme sur « Neptune ». Dans les pistes intéressantes, je citerais aussi « Haiku », « Black Magic » et ses mélodies orientalisantes ou « Dead Mantra » qui, du haut de son quart d’heure, conclut l’album.

Depuis Haze, Black Willows a continué son petit bonhomme de chemin avec un autre album et un EP; vous pouvez retrouver tout ça sur Bandcamp. Si vous aimez les sonorités psychédéliques remises au goût du jour, il y a de quoi faire.

Bonus: la vidéo de « Dead Mantra » (qui donne mal à la tête)

Stéphane “Alias” Gallay, graphiste de profession, quinqua rôliste, amateur de rock progressif, geek autoproclamé et résident genevois, donc grande gueule. On vous aura prévenu.

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