Gorgon: Elegy

Dans la série des groupes qui m’avaient impressionné précédemment, les Français de Gorgon reviennent – après Titanomachy – avec une nouvelle galette impressionnante de death symphonique, simplement intitulée Elegy.

Gorgon, c’est à la base un trio qui combine death-metal et metal symphonique – plus, dans le cas présent, des sonorités orientales. On a une grosse voix growl bien méchante et, sur quelques passages, une voix féminine (la chanteuse tunisienne Safa Heraghi).

Question format, le metal symphonique a souvent tendance à accoucher de monstruosités sous stéroïdes. Ce n’est pas le cas d’Elegy qui, avec huit pistes et un peu moins de trois quarts d’heure, est de format plutôt raisonnable. La moitié des morceaux atteignent, voire dépassent les six minutes, mais guère plus.

Ce qui impressionne, dans cet album, c’est le gros son et le côté maîtrisé de l’ensemble. Gorgon n’a pas à souffrir de la comparaison avec des grands noms du genre – au hasard, Septicflesh. Musicalement non plus, d’ailleurs.

L’autre aspect marquant, ce sont les sonorités orientalisantes, présentes tout au long de l’album, et qui ramène à son thème: la dualité entre les mythes de création et l’image de la femme-mère. L’alchimie entre ces sonorités et le côté épique transporte l’auditeur vers le Croissant fertile à l’aube des temps historiques.

Trêve d’envolées lyriques, Elegy est surtout un album qui tabasse, sans jamais oublier la mélodie. Les compositions, sans être très originales pour le genre, sont d’une efficacité redoutable et renforcées par une production au taquet.

Il suffit, pour s’en convaincre, d’écouter des pistes comme “Under a Bleeding Moon”, “The Plagues”, “Into the Abyss”, “Ishassara” ou “Of Divinity and Flesh”.

Je n’irais pas jusqu’à dire qu’Elegy est l’album parfait. D’abord, parce que ça n’existe pas – oui, même Misplaced Childhood ou Crises. Ensuite, parce que même avec son format réduit, je trouve qu’il lui manque un peu de variété.

Bon, j’avoue volontiers que le growl me soûle à la longue, mais je dirais aussi qu’il manque à Elegy de la respiration. À force de tout jouer en mode super-intense-potards-coincés-sur-le-onze, ça fatigue un peu. Mais, quelque part, le problème est peut-être plus avec moi qu’avec l’album.

Elegy est disponible sur la page Bandcamp de son label à l’écoute et au téléchargement. Si le mélodeath tendance symphonique ne vous fait pas peur, je vous conseille de vous y intéresser de plus près: c’est un album vraiment impressionnant, bien construit et épique.

Bonus: la vidéo de “Of Divinity and Flesh”

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