Rhapsody of Fire: From Chaos to Eternity

Rhapsody of Fire, c’est comme qui dirait le petit plaisir semi-honteux, l’équivalent metal du pot de Nutella qu’on attaque tout seul à la cuillère juste parce que c’est bon. From Chaos to Eternity, leur dernier album, en est la parfaite illustration: un metal symphonique à grand spectacle, sur des thèmes médiéval-fantastique tellement éculés que même les réalisateurs de dessins animés japonais hésitent à les utiliser.

Plaisir, parce que le metal symphonique de la bande à Luca Turilli est somme toute bien fait: grandiloquent, bourré d’énergie et, à défaut de réelle originalité, un certain talent pour appliquer les vieilles recettes. Semi-honteux parce que, précisément, ce n’est pas original du tout et ça abuse de tous les stéréotypes et effets faciles du genre: soli de guitares interminables, dialogues pour copie de troisième ou quatrième zone du Seigneur des Anneaux, orchestration symphonique façon Hans Zimmer et titres de morceaux qui font tellement style-genre que c’en est douloureux.

Ainsi, on a droit à des “Ghosts of Forgotten Worlds”, “Aeons of Raging Darkness”, “I Belong to the Stars” et l’ultra-épique “Heroes of the Waterfalls’ Kingdom”, qui est à lui seul une fan-fiction médiéval-fantastique qui pourrait servir de trame à deux ou trois campagnes pour rôliste. Cela dit, même si Rhapsody of Fire abuse des clichés, force est de constater qu’ils sont doués dans le genre. Il y a juste le défaut que, maintenant, je pense immanquablement à Nanowar of Steel quand je les écoute.

Si j’étais vraiment méchant, je dirais que Rhapsody of Fire, c’est le D&D du metal contemporain: une musique qui reprend tous les poncifs du heavy-metal des origines en y rajoutant un gros vernis vaguement moderne, mais dont les mécanismes sont vieux comme le genre lui-même. Le fait qu’objectivement, ce soit du metal pour rôliste, ne m’aide pas à ne pas être méchant, à vrai dire – ça plus le fait que je n’aime pas le med-fan, s’entend.

Mais, méchant ou pas, je peux difficilement faire autrement que de recommander cet album à ceux qui aiment le metal symphonique et n’ont pas peur de l’équivalent musical de la crise de foie. Parce que, comme le Nutella, Rhapsody of Fire, c’est un peu honteux, mais c’est bon quand même.

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2 réflexions au sujet de “Rhapsody of Fire: From Chaos to Eternity”

  1. Classique… Oui, peut-être, mais curieusement, RHAPSODY sonne comme du RHAPSODY… J’ai tjrs eu un faible pour eux, c’est comme ça, on ne se refait pas.

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    • Je connais ça: il y a des groupes qui tapent directement dans le cerveau reptilien. C’est de l’instinct, ça ne se commande pas… 😉

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