Il y a des coïncidences, comme ça. Le fait que Le Voyage de Noz vienne donner un unique concert en Suisse à L’Azimut, petite salle de spectacle sise à Estavayer-le-Lac, en fait partie.
Petit rappel: Le Voyage de Noz est un groupe lyonnais qui fait du rock en français, pas vraiment progressif mais presque, et qui figure parmi mes chouchous depuis trente ans. Le genre de groupe qui a été capable de m’inspirer un supplément complet pour INS/MV, à l’époque. C’est dire.
La coïncidence vient du fait que la dernière fois que je les ai vus, c’était à Satellite, il y a vingt ans, avec Galaad en première partie. Galaad, donc, que j’ai revu ce printemps à Zelig.
Estavayer-le-Lac. Dit comme ça, on a l’impression d’un bled perdu au milieu du Jura ou du Gros-de-Vaud. Bon, honnêtement, ce n’est pas grand, mais c’est quand même raisonnablement bien desservi: une heure vingt de train et m’y voici, à la nuit tombée. Un peu en avance, mais bon.
(Story time: il y a une raison pour laquelle j’arrive systématiquement en avance pour les concerts. Par deux fois, je suis allé à un concert pour y voir le groupe de première partie – IQ et Voodoo X, pour être précis – et je les ai ratés parce que l’horaire était foireux.)
L’Azimut est une petite salle, mais moderne; on peut y caser environ 200 personnes debout et le bar propose de la bière artisanale locale (brassée spécialement pour le théâtre). La soirée s’annonce donc sous les meilleurs auspices.
Bon, en fait de 200 places, il devait y avoir de l’ordre de 100 personnes présentes – dont une forte délégation d’anciens de Satellite, de ceux pour qui Le Voyage de Noz est un groupe fétiche. Au reste, ces cent personnes – dont des fans venus de Lyon – ont largement fait du bruit pour 200, voire plus.
Chose rare, le concert commence sans première partie, avec une brève présentation. Il est 20 h 45, Stéphane Pétrier et son équipe investissent la scène et attaquent les premières notes du cultissime « Cheval Punk ». Ils ne la quitteront que deux heures plus tard.
Assez rapidement, je comprends que j’ai commis une erreur stratégique: j’aurais dû réviser. Encore que, le plus clair du set du Voyage de Noz étant basé sur leur nouvel album, Le début – La fin – Le début, ça n’aurait pas changé grand-chose. Et puis dès que le groupe joue les anciens morceaux, ça revient tout seul.
Quand je dis « anciens morceaux » il faut savoir que le groupe va fêter l’année prochaine le 30e anniversaire de leur premier album. C’est sans doute le groupe français autoproduit avec la plus grande longévité. Et, comme je les suis depuis quasiment le début (j’ai encore, quelque part, leur cassette-démo)…
Il faut voir aussi que, niveau show, on a l’impression qu’un peu tout repose sur les épaules de Stéphane Pétrier. Le chanteur est comme habité par ses compositions; il saute régulièrement dans la salle et son agitation sur scène contraste avec le calme apparent de ses comparses.
Dit autrement, les autres musiciens bougent peu. Il n’y a guère que sur la fin, où le groupe enchaîne « Bagdad Disco Club », « J’empire », « Attache-moi » et « Radio Margarita » à un rythme d’enfer, qu’ils semblent s’animer. Après un rappel, Le Voyage de Noz conclut sur un « Pierrot le Fou » d’anthologie.
Comme à mon habitude, j’étais tout devant et excentré pour prendre des photos. Ce qui n’est pas la position idéale pour apprécier le son. Certains de mes petits camarades se sont plaint que le chanteur était parfois à peine audible et le volume trop fort; sur le deuxième point, je suis peut-être trop habitué aux concerts de metal, mais ça m’a paru raisonnable.
Quoi qu’il en soit, le groupe a bénéficié d’un light-show de qualité. Peut-être un peu sombre sur les bords, avec un guitariste quelque peu dans l’ombre, mais rien de grave. L’Azimut a clairement du matos de qualité.
C’était un réel plaisir pour moi de revoir Le Voyage de Noz, à la fois sur scène et – brièvement – à côté. Même si le concert n’était pas parfait techniquement, l’énergie et l’enthousiasme du groupe, couplé à l’efficacité de leurs compositions, ont fait que la soirée était belle.
J’en repars avec le plein de photos (qui sont déjà sur Flickr, sous licence Creative Commons), des étoiles plein les yeux – ainsi que leur dernier CD et un t-shirt. Et c’est pas tout ça, mais j’ai re-concert demain!
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