Un nouvel album de Nightwish, c’est toujours un événement. En une vingtaine d’années, le groupe finlandais a atteint le statut d’icône du metal. Et si vous ne les aimez pas – ou que vous trouvez que ce n’est pas du metal, c’est pareil!

Cinq ans après son précédent, voici donc Human Nature, ou Human. :||: Nature. selon la graphie de l’album; ne m’en voulez pas, mais pour cette chronique, je vais rester au plus simple, parce que l’album, lui, n’est pas vraiment simple.

Rappel pour les trois du fond qui roupillent: Nightwish est donc une formation finlandaise qui non seulement fait du metal symphonique a voix féminine, mais qui a fait, dans le sens « créé », le genre. Il y a une raison pour laquelle Angry Metal Guy parle de « nightwishcore » pour désigner les groupes de metal symphonique à voix féminine.

Et donc, ce Human Nature n’est rien de moins qu’un double album: sur le premier, neuf pistes entre cinq et sept minutes, pour un total un peu au-dessus de cinquante minutes, là où le second ne dure qu’une demi-heure, sous la forme d’une suite instrumentale, en huit parties, intitulée « All the Works of Nature Which Adorn the World ».

Je dois vous avouer que j’attaque cette chronique après deux semaines d’écoute intensive de Human Nature. Et, même après plus d’une quinzaine de passages, j’ai un peu du mal à l’appréhender.

Il n’est pas fondamentalement différent de précédents opus, notamment de Endless Form Most Beautiful, mais il comporte son lot de surprises. À commencer par un premier titre, « Music », plutôt calme; il faut attendre son pendant, « Noise », pour avoir quelque chose de plus classique, du peak Nightwish en la matière.

L’autre titre vraiment surprenant, c’est « Harvest », une composition folkisante qui m’a immédiatement fait penser à Alan Menken. Les mauvaises langues caractérisent souvent Nightwish comme du « Disney-metal »; pour le coup c’est à 100% vrai, tout en restant 100% Nightwish.

Fondamentalement, tout Human Nature peut se résumer par « c’est du Nightwish, mais pas comme d’habitude ». Le style est reconnaissable entre mille, mais il y a dans cet album des expérimentations que, fondamentalement, seul Nightwish aurait pu oser – précisément parce qu’ils sont Nightwish et qu’ils peuvent se le permettre.

Alors on ne va pas se mentir: ça ne fonctionne pas à tous les coups. Il y a des pistes plus convenues et des trucs qui tombent un peu à plat. Notamment, l’instrumental « All the Works of Nature Which Adorn the World » ne m’a pas convaincu outre mesure, à part peut-être son final. Ce qui est un peu embêtant pour une piste qui fait plus d’un tiers de l’ensemble.

Reste que, dans l’ensemble, Human Nature est impressionnant. Déjà, je l’ai trouvé bien plus varié que les précédents albums. L’intégration de Troy Donockley à la composition apporte un plus indéniable. Le fait qu’on le retrouve aussi au chant – en plus de Marco Hietala, qui se faisait de plus en plus rare et qui revient sur « Endlessness », pour mon plus grand bonheur.

Il serait sans doute facile pour Nightwish de s’asseoir sur ses lauriers, mais le groupe continue à travailler et, sur les derniers albums, il me donne de plus en plus l’impression d’être vraiment un groupe et pas un groupe plus une chanteuse.

Le résultat, Human Nature, est très convaincant, avec des éléments exceptionnels et même quelques surprises. Quand est-ce que votre groupe préféré vous a surpris pour la dernière fois?

Bonus: les vidéos de « Noise », de « Harvest » et de « All The Works Of Nature Which Adorn The World – Ad Astra ». Oui: trois vidéos, parce que cet album vaut au moins ça.

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