Si vous aimez le post-rock, vous devez suivre le blog de Totoromoon! C’est de la pub purement gratuite, mais c’est grâce à sa chronique enthousiaste que j’ai découvert Earthcult, l’impressionnant album du groupe russe Trna.

En fait de post-rock, Trna est une formation que je qualifierais plus de post-metal « à l’ancienne » – genre Pelican, ou une version purement instrumentale de Isis. Le style gros mur de son d’où émergent des mélodies aériennes.

Surtout, Trna est un groupe qui semble exceller dans la forme longue, ce qui n’est pas si courant en post-rock. Ainsi, Earthcult aligne quatre pistes entre douze et quinze minutes, pour un total de plus d’une heure.

Si je devais résumer en un mot Earthcult, c’est “intense”, avec “dense” comme deuxième choix. Je dirais bien que c’est de la “dense music”, mais je crains d’avoir déjà moult fois abusé de ce jeu de mot.

Trna, c’est un mur de son implacable survolé par quelques notes de guitares et de claviers, comme des rares moments de grâce qui volettent dans le souffle d’une onde de choc qui ravage tout sur son passage. Quelque chose comme les premiers rayons de soleils qui percent la couche de poussière après des destructions inimaginables.

Quelque part, c’est assez barge de penser qu’un simple trio est capable de générer une telle intensité sonore. Sauf à penser que Trna n’est pas un simple trio, mais une entité venue d’au-delà de l’espace et du temps qui se manifeste sous la forme de trois musiciens de Saint-Petersbourg. Ce n’est pas complètement impossible.

Toujours est-il qu’on tient, avec Earthcult, l’un des albums les plus intenses de 2018. Alors oui, ce n’est pas facile d’accès, il faut y entrer comme on pénètre une forêt primale, mais une fois dedans, les paysages sonores sont à couper le souffle.

Earthcult est disponible sur Bandcamp; je vous le conseille fortement. Je vous conseille également le port du casque. Audio, aussi.

Bonus: la vidéo live de “Everywhere and Nowhere”

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