UK: Night after Night – Extended

J’ai dû plusieurs fois vous parler de UK, groupe britannique de rock progressif de la « période noire », fin des années septante. Cette version « Extended » de l’album live Night after Night est l’occasion de revenir sur sa météoritique carrière.

UK a commencé sa carrière comme un quatuor, formé d’Eddie Jobson (claviers et violons), John Wetton (basse et chant), Allan Holdsworth (guitares) et Bill Bruford (batterie). Les amateurs auront reconnu pas mal de noms prestigieux, puisqu’on a là des anciens et futurs membres de King Crimson, Zappa, Yes, Asia, etc.

Après un premier album en 1978, UK sort un deuxième sans Allan Holdsworth en 1979, suivi de cet album live, enregistré au Japon et alors sorti en un seul disque. Puis le groupe se sépare en 1980; il refera quelques concerts dans les années 2011-2015, sans parler du projet UKZ.

Si je parle de « période noire », c’est parce que la fin des années 1970 correspond au creux de la vague pour les groupes de rock progressif « dinosauriens », les Yes, Genesis et Pink Floyd. Le genre a été dépassé par la vague punk et le néo-prog n’est pas encore là.

UK est un groupe qui, à mes yeux, est un peu à la charnière entre ces deux époques. Il gardeuse sonorités typiques du prog seventies, mais montre déjà l’énergie et les inspirations pop du néo-prog sur certains morceaux. De ce point de vue, Night after Night est un album emblématique, un best-of du groupe au sommet de son art.

C’est un groupe que j’adore; c’est un des premiers groupes que j’ai découvert, vers 1984, et son mélange entre un prog acrobatique, à la King Crimson / ELP, et le violon d’Eddie Jobson au service de compositions aux mélodies souvent imparables est un mélange détonnant.

J’ai ramassé ce Night after Night – Extended lors de mon traditionnel pillage du rayon rock progressif de Gibert Musique, à Paris. Un achat impulsif, vu que j’avais déjà le live originel. Quelque part, je le regrette un peu, parce que cette édition apporte certes un autre CD, portant le total à dix-huit titres et plus d’une heure et demie, mais l’essentiel est déjà dans le premier disque.

Et, d’un autre côté, je ne le regrette pas du tout, parce que fuck yeah UK, quoi! Pour le seul plaisir de me donner une excuse pour réécouter des monstruosités comme « Night after Night », « Danger Money », « The Only Thing She Needs », « Nothing to Lose », « Carrying No Cross » ou « Rendezvous 6:02 », je suis prêt à accepter beaucoup de choses.

Les deux derniers, notamment, ont accompagné mon adolescence et je suppose que si j’ai atomisé Londres dans l’univers de Tigres Volants / Erdorin, c’est en grande partie dû à « Rendezvous 6:02 », une histoire fantastique d’un dernier train à prendre dans une gare dévastée par la guerre.

Après, c’est clair qu’avec ses sonorités très seventies, UK est un groupe dont la musique peut aujourd’hui apparaître datée. Mais son mélange entre des ambiances mélancoliques et sombres et l’énergie débridée est à mon avis encore d’actualité. Et ce bon sang de violon!

Je suis persuadé que, si ce n’est pas le plus connu des groupes de rock progressif britanniques, UK est un groupe important dans l’histoire du genre et qu’il mérite d’être reconnu à sa juste valeur.

Night after Night est un album qui permet de le faire d’un coup et, même si la version Extended n’est pas indispensable (il y a pas mal de déchet, notamment des soli de cinq minutes plutôt oubliables), elle permet de couvrir quasiment toute la carrière du groupe.

Si vous êtes fan de prog, vous n’avez absolument aucune excuse pour ne pas connaître UK.

Bonus: la vidéo de « Nothing to Lose », d’époque

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