« Vostok », de L.L. Kloetzer

Vostok est une ancienne base soviétique du pôle sud, l’un des lieux les plus éloignés de tout au monde. C’est pourtant là que vont s’y enfermer les membres d’un gang pour y trouver une clé capable de renverser le cours d’une guerre. Et c’est aussi le titre de ce roman de L.L. Kloetzer.

Vostok se déroule dans le même univers que Anamnèse de Lady Star (et que la nouvelle La Fabrique des cercueils, dans Au Bal des actifs). Elle se déroule même en parallèle du Satori, l’attentat mémétique au cœur de cet univers – oui, je spolie un peu, mais l’événement en lui-même est complètement anecdotique dans la trame de ce roman.

C’est donc dans un futur proche, milieu du XXIe siècle, que nous convie le duo qui a pour pseudonyme L.L. Kloetzer. Un monde où les conflits de basse intensité autour des ressources qui s’épuisent embrasent un peu tous les pays. Dans le cas présent, c’est à Valparaiso, au sud du Chili, que commence l’histoire de Vostok.

Principale protagoniste: Leo – pour Leonora – adolescente impliquée à son corps défendant dans les machinations de son frère Juan, qui travaille pour le Cartel. Celui-ci pense avoir mis la main sur une clé informatique qui lui permettrait d’accéder au Vault et, de là, au système de communications chiffré des ennemis du Cartel, l’Altiplano.

Seulement, pour accéder à cette clé, il faut une autre clé, qui se trouve dans l’ancienne station Vostok, abandonnée depuis des décennies. Pour être précis, sous la station, dans le lac qui se trouve à près de quatre kilomètres sous la glace.

Si Vostok est un roman plus compact, plus linéaire, ceux qui auront lu Anamnèse de Lady Star se trouveront en terrain de connaissance pour un certain nombre de concepts. Comme la présence d’Aruacan, le « petit fantôme », un Elohim – même si ce nom n’est jamais utilisé.

Il bénéficie d’une trame principale mieux définie: les personnages ont un but. Et, globalement, il y a une unité de lieu (la base de Vostok) et un temps linéaire. Les seuls flashbacks viennent des extraits d’un livre qui racontent l’histoire de la base, quand elle était encore en activité.

Vostok est un roman de faux-semblants. Personne n’est jamais complètement ce qu’il ou elle montre. Le côté huis clos apporte aussi une tension supplémentaire, même si j’ai l’impression que ça aurait pu aller plus loin. Il y a également l’aspect mystique, moins présent que sur Anamnèse de Lady Star, mais aussi plus divers. Quelque part, c’est aussi un roman qui parle de foi.

Au final, j’ai bien aimé Vostok. Ce n’est pas le meilleur roman que j’ai lu cette année; ce n’est même pas le meilleur texte de L.L. Kloetzer que j’ai lu cette année, en fait. Mais il est bien écrit, prenant, avec des enjeux et des dénouements, en plus de son petit côté fantastique.

D’autres avis chez, genre, un milliard de gens (je suis un petit peu en retard sur ma lecture), parmi lesquels L’Affaire Herbefol, Un Papillon dans la Lune, L’Ours inculte et Les Lectures du Maki.

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