C’est quand je me retrouve à chroniquer un groupe comme Cult of Fire que je me rends compte que mes goûts musicaux ont évolué. Ce qui, quelque part, est un peu rassurant pour un vieukon dans mon genre. En effet, leur double album, Moksha / Nirvana, fait dans le black metal.
Formation tchèque, Cult of Fire est active depuis une dizaine d’année et s’est très tôt tournée vers une inspiration peu banale: l’Inde. Elle se qualifie même de black-metal védique. Si, musicalement, les thèmes du sous-continent ne sont pas très présents, on a affaire à un black-metal étonnamment mélodique, avec un chant growl en langue tchèque.
Moksha et Nirvana sont des albums plutôt courts: environ trente-cinq minutes et cinq pistes chacun. Les compositions sont donc plutôt longues, avec une quasi symétrie: une première piste d’environ neuf minutes, suivie de quatre autres titres entre six et sept minutes.
Ma culture black-metal étant somme toute limitée, je rapprocherais Cult of Fire d’un autre groupe que je connais: Moonsorrow. En effet, je retrouve la même tendance pour des compositions plutôt longues, complexes, avec des passages très atmosphériques et des déchaînements de violence impressionnants.
Les vrais fans de black, vous avez le droit de me jeter des trucs lourds à la tête: je vous rappelle qu’à la base, je ne suis qu’un béotien de proghead.
Entendons-nous bien: je n’aime pas tout. Notamment le côté « production boueuse », je trouve ça dommage, compte tenu du fait que ça tend à quelque peu écraser les passages mélodiques. Je soupçonne que c’est un peu comme le growl: à la longue, on s’y fait.
Mais pour des titres comme « Zrození výjimečného », « (ne)Čistý », « Mokša », « Buddha 1 », « Buddha 3 », je suis prêt à faire des efforts. Il y a un côté épique dans Cult of Fire qui m’impressionne, en plus de l’aspect mélodique.
Petite anecdote: Cult of Fire m’a été recommandé par un fan de metal, que je croise parfois dans les concerts, dans un train entre Genève et Lausanne pour aller voir Zeal & Ardor; qu’il en soit ici-même remercié! J’avoue que j’étais un peu réticent et c’est une chronique de Core&Co qui a fini de me convaincre.
Je ne recommanderais peut-être pas Cult of Fire à tout le monde; sans vouloir me jeter des fleurs, je suppose qu’il faut avoir l’esprit un tant soit peu ouvert pour oser s’aventurer dans ses rivages musicaux. Mais pour ceux à qui un tel voyage ne fait pas peur, Moksha et Nirvana sont des albums impressionnants.
Vous pouvez retrouver Moksha et Nirvana sur Bandcamp. Je vous conseille d’y consacrer au moins une écoute avant de vous lancer. On ne sait jamais.
Bonus: la vidéo de « Buddha 5 » (mais vous pouvez aussi trouver l’intégrale des albums sur le compte YouTube du groupe)
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