Nightwish / Beast in Black à Genève

Vous savez comment on définit un week-end de folie? C’est quand on se fait deux concerts à deux jours d’intervalle. Parce qu’après Le Voyage de Noz samedi, j’ai repris les protège-tympans et le matos photo pour aller voir Nightwish à l’Arena de Genève.

Petit rappel historique: la première fois que j’ai vu les Finlandais, c’était dans la minuscule salle de l’Undertown de Meyrin, en première partie de Rage. On devait être un peu plus que les 200 places officielles que tient la salle. Et j’avais plus été impressionné par Rage que par Nightwish, mais c’est une autre histoire…

C’était, presque jour pour jour, il y a dix-neuf ans. Aujourd’hui, c’est dans ce qui est la plus grande salle du canton (officiellement 9 500 places, pas tout à fait pleine mais presque) que reviennent ceux qui, entretemps, sont devenus les fers de lance du metal symphonique. Pour le coup, c’est « en famille » que nous sommes allés les voir.

Bon, ce fut un peu la course, parce que ma dame avait un spectacle de danse japonaise juste avant – mais, heureusement, juste à côté aussi. N’empêche que, le temps de se changer, de récupérer tout le monde et de passer la sécurité, on a à peine eu le temps de se poser – la famille dans les gradins et Isa et moi dans la fosse, parce qu’on est des ouarriorz – avant que les lumières ne s’éteignent.

Beast in Black à Genève

Et c’est Beast in Black qui entre en scène. Personnellement, je ne connaissais pas cette formation finlandaise (avec bouts grecs et hongrois), mais ce fut la bonne surprise de la soirée. Comme on dit en là par chez nous, j’ai été déçu en bien.

En apparence, Beast in Black donne dans le metal old-skool, voire dans l’accumulation de clichés metal des années huitante. Dans les faits, on est dans mélange power-metal limite improbable entre des inspirations galopantes de heavy-metal à la Iron Maiden et des claviers en mode full-licorne façon Europe. J’appelle ça du « power-FM ».

Beast in Black à Genève

Le groupe déploie beaucoup d’enthousiasme et d’énergie dans son set de de quarante-cinq minutes, avec des grands moments de guitare synchronisée, de double grosse caisse et des poses certifiées ISO. Et ça fonctionne! Mis à part que je rigolais comme un bossu pendant leur prestation, pour moi ça tape pile dans le cerveau reptilien et c’est somme toute la première partie idéale pour un groupe comme Nightwish.

Tiens, puisqu’on en parle, après un changement de scène raisonnablement court (moins de trente minutes), le rideau tombe et la cinématique dieselpunk d’ouverture annonce l’arrivée imminente de Nightwish, avec compte à rebours et invitation – peu écoutée – à couper les téléphones.

Nightwish à Genève

La tournée présente, intitulée « Decades », est en fait un best-of, une célébration des vingt premières années de Nightwish. Et, du coup, c’est à un voyage dans le temps que nous convient les Finlandais (plus une Hollandaise et un Anglais).

Disons les choses ainsi: depuis 1999, c’est la cinquième fois que je vois Nightwish en concert et j’ai entendu dimanche soir des morceaux que je crois n’avoir jamais vu joués auparavant. Pas mal de vieilles compositions de l’époque Tarja, y compris du tout premier album, Angels Fall First.

Nightwish à Genève

La prestation scénique est millimétrée, appuyée par des projections sur écrans LED géants, un light-show impressionnant et une blinde d’effets pyrotechniques (lance-flammes et explosions). Alors je suppose que, si on prend un peu de recul, tout ceci apparait comme franchement kitschouille, voire ridicule. Seulement Nightwish ne vous en laisse pas l’occasion!

Il faut dire ce qui est: Nightwish est un des fers de lance de metal symphonique pour de bonnes raisons. Leur musique, inspirée en bonne partie des BO de Hans Zimmer, joue beaucoup sur la gamme des effets clichés, mais qui fonctionnent. On pourra leur reprocher plein de trucs, mais pas de ne pas être efficaces.

Nightwish à Genève

Et on n’est pas volés: le groupe va tenir la scène pendant près de deux heures, concluant une première fois avec l’exceptionnel « The Greatest Show on Earth », avant d’entamer un énorme « Ghost Love Score » en rappel. Et cette fois, ils ont été raisonnables: ils n’ont pas dynamité la scène à la fin.

Si je devais trouver un défaut à l’exercice, histoire de chipoter un peu, le format du show laisse très peu de place à l’improvisation et ça s’en ressent au niveau de l’interaction avec le public. Malgré les lance-flammes, c’était un peu froid.

Nightwish à Genève

Si vous n’aimez pas Nightwish, il y a de fortes chances que ce genre de gros gâteau – moitié metal, moitié guimauve, ou plutôt 100% metal et 100% guimauve, parce qu’ils ne font pas les choses à moitié – vous laisse de marbre. Tant pis!

Pour ma part, je n’irais pas jusqu’à dire que j’en redemande – la période Tarja du groupe est loin d’être ma préférée – mais le spectacle est trop grandiose pour ne pas m’enthousiasmer. En plus, alors que je craignais un son crapuleux – L’Arena n’a pas très bonne réputation sur ce point – je l’ai trouvé très correct.

Non, en fait, le vrai défaut, c’est que le lendemain, il faut retourner bosser. Heureusement que la maison n’est pas loin.

Ma galerie de photos est sur Flickr; comme je n’ai pas pu prendre le matériel de guerre lourd, j’ai dû me rabattre sur le compact et la qualité s’en ressent un peu. Désolé.

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5 réflexions au sujet de “Nightwish / Beast in Black à Genève”

    • Je peux me tromper, mais j’ai l’impression que Nightwish doit être un des groupes de metal les plus accessibles pour les non-metaleux, surtout en concert où c’est avant tout un show visuel incroyable.

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  1. Je les écoute en boucle depuis quelques jours. J’adore et comme toi je préfère le début des Nightwish avec Tarja mais quelque soit la chanteuse c’est très bon et vraiment très accessible, je ne suis pas un metaleux pure souche ! 😉

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    • Ah ben non, moi c’est le contraire: je pense même que le départ/lourdage de Tarja est la meilleure chose qui soit arrivée à Nightwish: ça les a forcé à faire autre chose que du sous-Iron Maiden.

      Curieusement, c’est une opinion qui n’est pas très populaire auprès des trve fans. 😉

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      • J’avais mal lu…
        Entre loin d’être et d’être loin il y a une petite nuance qui fait la différence. 😉

        Sur les vidéos je trouve que Floor Jansen a plus de charisme, elle en impose plus.

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