Ce n’est pas tous les jours qu’un groupe de metal progressif débarque à Genève. Ou pas loin: c’est à l’Undertown de Meyrin qu’Orphaned Land a choisi de faire passer sa tournée “We Do Not Resist”. Le groupe israélien débarque avec un compatriote, Subterranean Masquerade, et une formation indienne, SystemHouse 33. C’est donc une soirée 100% metal oriental.
Je vais vous faire un aveu: je ne suis pas un grand fan d’Orphaned Land. J’aime plutôt bien leurs albums, mais je ne suis pas toujours super-enthousiaste. Cependant, ce genre de concert est suffisamment rare pour que je fasse un effort, même en milieu de semaine. Après tout, j’ai pu tester il y a quelques mois, avec The Night Flight Orchestra, que la salle n’est pas très loin du bureau.
Cette fois-ci, j’ai évité de zoner pendant des heures dans des pubs moisis. Bon, j’ai eu de la chance: non loin de la salle, il y avait un marché avec un brasseur local – la Brasserie de la Pièce – qui faisait déguster ses productions, qui étaient bien cools. Du coup, rareté: j’ai picolé avant le concert (et pas beaucoup: je rentrais en vélo après).
À l’heure dite, les portes de l’Undertown s’ouvrent. L’heure en question était quelque peu tardive, surtout pour un soir de semaine, ce qui m’a un temps fait craindre à un public clairsemé. Bonne surprise: alléchés par l’affiche, les metaleux de Genève et des environs avaient fait le déplacement sinon en masse, du moins en nombre suffisant pour presque remplir la petite salle.
Et, du coup, à 21 h pétantes, SystemHouse 33 fait son entrée pour un set d’un peu plus d’une demi-heure. Originaire de la région de Bombay, en Inde, le groupe affiche une quinzaine d’années d’expérience et six albums – dont le dernier, End of Days, est sorti tout récemment.
Bon, je ne suis pas fan du groove-thrash de SystemHouse33 et, visiblement, le public non plus. Pour être honnête, le groupe fait un peu “erreur de casting” à côté des deux autres. Cela dit, ils ont pour eux une belle énergie et un professionnalisme solide. C’était leur premier concert en Suisse et, si ce n’était peut-être pas leur meilleure expérience EVAR, ils s’en sont sortis avec les honneurs.
Un peu avant 22 h, c’est Subterranean Masquerade qui monte sur scène. J’avoue, ce groupe est pour moi une révélation. Formé il y a plus de vingt ans (il y a eu des pauses) avec l’ambition de mélanger doom, metal, prog et psychédélique – plus des influences orientales – c’est musicalement plutôt original.
Sur scène, c’est surtout une formation incroyablement explosive qui joue un prog-metal très éclectique. Les musiciens ne tiennent pas en place (à part le clavier et le batteur, pour des raisons évidentes) et on se demande comment ils arrivent à tenir sur la microscopique scène de l’Undertown sans constamment se rentrer dedans (spoiler: ils n’y arrivent pas, mais ils s’en foutent).
Leur prestation dure un chouïa moins d’une heure, avec des musiciens qui viennent régulièrement bondir dans la fosse pour haranguer le public, pour finir par faire monter une douzaine de spectateurs sur scène pour le final. C’est très enthousiasmant. Seul défaut: on est déjà fatigué avant le concert d’Orphaned Land. 🙂
Il est 22 h 15 et, puisqu’on en parle, c’est enfin le moment d’accueillir Orphaned Land. C’est clairement le groupe que le public attendait et, soudainement, les places devant la scène deviennent chères!
Orphaned Land, c’est vingt-huit ans d’expérience au service d’un metal progressif oriental puissant, mélodique et construit, avec un chanteur charismatique et des musiciens qui semblent s’amuser beaucoup. Leur bonne humeur est communicative et leur show plutôt court (une heure vingt), mais mémorable.
Curieusement, le groupe va jouer, à part à peu près égales, des pistes des quatre derniers albums: Unsung Prophets & Dead Messiahs, All Is One, Mabool et The Never Ending Way of ORWarriOR. Personnellement, ça ne m’a pas trop dérangé: la musique d’Orphaned Land est plutôt cohérente et les enchaînements ne paraissent pas articficiels.
C’était du très haut niveau. Dire que j’étais venu à ce concert un peu à reculons, pour le coup je ne le regrette absolument pas. OK, je regrette un peu de rentrer à deux heures du matin un jeudi, mais c’est mineur
Bonus: pour une fois, l’Undertown – qui est somme toute une petite salle, avec une capacité théorique de 200 places – était presque plein. Et le public enthousiaste jusqu’au bout, malgré l’heure tardive un soir de semaine.
La galerie de photos est en ligne sur Flickr, sous licence Creative Commons.
Pour soutenir Blog à part / Erdorin:
Blog à part est un blog sans publicité. Son contenu est distribué sous licence Creative Commons (CC-BY).
Si vous souhaitez me soutenir, vous pouvez me faire des micro-dons sur Ko-Fi, sur Liberapay ou sur uTip. Je suis également présent sur Patreon et sur KissKissBankBank pour des soutiens sur la longue durée.
J’avais prévu de les voir au Z7 mais ça ne rentrait pas dans mon planning de ministre, dommage
Dommage.
J’ai parfois le même problème, notamment avec Cellar Darling, qui passe à L’Undertown le 5 mai, le même jour où j’ai une présence sur un salon littéraire et une AG.
” je ne suis pas un grand fan d’Orphaned Land”.. idem mais j’apprécie quand même ce qu’ils font. Tu viens de me donner des regrets car ils sont passés pas loin de chez moi… dans une salle que je ne fréquente plus dès qu’il fait chaud, car ça tient plus du sauna que de la salle de concert.
On n’a peut-être pas la même définition de “chaud”: au retour, je n’ai pas regretté le blouson et la polaire. 😉
Un bon petit 40 sans aeration a l’intérieur
OK, là ça fait quand même beaucoup. Surtout s’il fait moins de dix quand tu sors.