Rendez-vous à l’oasis

La publication de mon article sur la décentralisation numérique pour créateurs – je simplifie, mais c’est l’idée – a eu un certain écho. Disons qu’avec 150 vues, il est assez loin en tête des articles du mois. Oui, je n’ai somme toute qu’un petit blog.

Parmi les réflexions, deux m’ont particulièrement marquées: une remarque d’Antoine Saint Épondyle:

Et une de Jeanne:

https://twitter.com/jo4sia_m/status/1063502293969133568

Alors bon, quelque part, ça me rappelle un peu ce qui est arrivé autour de Créatif grande gueule, qui a commencé comme une réaction épidermique et qui a soudainement attiré pas mal de monde.

Du coup, je me demande si, plutôt que de tenter d’organiser des labels, des trucs et des machins, il ne vaudrait pas mieux carrément proposer un truc et voir qui s’y rallie. Quelque chose de simple, mais qui puisse rencontrer une adhésion large.

Pour le moment, j’appelle ça “L’Oasis” par analogie avec le titre de mon article (qui était un clin d’œil au roman d’Ayerdhal, pour ceux qui ne l’avaient pas noté). On trouvera bien un truc plus sexy plus tard.

En résumé, ça signifie:

  1. Nous sommes des créatrices et des créateurs. Écrivain·e·s, poète·sse·s, musicien·ne·s, illustrateur·trices·s, photographes, vidéastes, podcasteur·euse·s, qu’importe.

  2. Nos créations sont numériques. Pas toujours, pas pour tout, mais en partie tout au moins.

  3. Nous voulons nous affranchir de la tutelle grandissante des plateformes centralisées. Nous ne les rejetons pas forcément, mais nous voulons en être aussi indépendant·e·s que possible et, surtout, nous voulons garder le contrôle de nos créations.

  4. Notre force est dans les réseaux que nous tissons. Et ces réseaux n’ont pas besoin d’être centralisés.

Et c’est à peu près tout. En tout cas, si on veut faire simple.

Il y a d’autres questions qui se posent, comme celles de l’auto-hébergement, de l’utilisation de logiciels open-source et/ou libres, de la publicité et, plus généralement, de la rémunération, mais à mon avis, ce sont des détails qui dépendent largement de la sensibilité et des compétences de chacune et de chacun.

Je tâcherai de revenir sur les actions concrètes – comment héberger son blog, quelles plateformes choisir – mais dans un prochain article. Dans l’intervalle, n’hésitez pas à commenter!

(Photo: “Desert Oasis” par Gabriel White via Flickr, sous licence Creative Commons, partage dans les mêmes conditions)

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6 réflexions au sujet de “Rendez-vous à l’oasis”

  1. J’aime l’idée, ses principes de base et la volonté latente d’en faire quelque chose. Je vais réfléchir à comment amorcer mon pas en arrière au sein de réseaux sociaux auxquels je n’ai jamais vraiment adhéré et suivre avec intérêt la suite de cette histoire.

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  2. Une remarque :

    Je trouve qu’il y a un raccourcis dans la phrase n° 3

    “Nous voulons nous affranchir de la tutelle grandissante des plateformes centralisées. Nous ne les rejetons pas forcément, mais nous voulons en être aussi indépendant·e·s que possible et, surtout, nous voulons garder le contrôle de nos créations.”

    En fait, nous en sommes indépendants. En tous cas la plupart des plateformes ne proposent que de la com, et de l’hébergement. Peu influencent réellement l’outil de création (ça va peut-être changer avec YouTube Sutio) sauf à considérer (à raison) que la diffusion est, sur le web, consubstantielle de la création.

    Néanmoins le problème me semble être moins une spoliation de la création (on créé tous et toutes en local, la diffusion vient après, non ?) que la coupure d’avec le public.

    Je dirais donc un truc comme :

    “Nous voulons nous affranchir de la tutelle grandissante des plateformes centralisées. Nous le les rejetons pas forcément, mais nous voulons en être aussi indépendants que possibles et rencontrer nos publics sans passer par l’approbation mercantile de ces intermédiaires. Nous voulons garder le contrôle de nos créations et développer des outils appropriables pour diffuser entres internautes sans leur entremise.”

    Je livre ça a la discussion commune.

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  3. En gros, j’approuve, mais je trouve aussi qu’il manque le “pourquoi” dans le point 3. Parce qu’il est déjà clair pour nous (et peut-être que cette définition ne s’adresse qu’aux personnes qui s’y reconnaissent), mais, pour d’autres, j’ai l’impression qu’il faudrait expliciter cette envie d’indépendance… Pour quoi faire? Quel est le problème? Beaucoup de gens sont (se croient?) très satisfaits des réseaux sociaux propriétaires et sont mystifiés par la volonté de gravir une autre montagne.

    Pour la remarque de Saint Epondyle, Alias pensait peut-être à la façon dont les réseaux peuvent aussi influencer nos contenus? Ce n’est pas le cas de quelqu’un qui n’utilise les RS que pour se diffuser, mais si on monétise via YouTube, si on est sponsorisé via Instagram, par ex, il me semble qu’on est amené à se plier à des règles, certaines explicites et d’autres implicites, pour s’assurer d’être éligible et puis de rester dans la course.

    Mais cela va dans le sens de clarifier ce besoin d’indépendance : 1) pour garder le contrôle sur notre contenu et/ou 2) sur notre communication avec notre public (pour ne pas avoir à se plier aux règles de plateformes commerciales qui ont d’autres intérêts que les nôtres/et les vôtres).

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    • En lisant ça, je pense que, plus qu’une explication sur le point 3, il manque à ce texte un préambule qui explique le pourquoi du comment du projet – un résumé de mon premier article, en gros.

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