Ça fait un bon moment que Lotus, la dernière galette signée Soen, tourne dans ma liste de lecture. Le fait qu’elle soit en queue de peloton alphabétique n’aide pas. Mais surtout, s’il existe des albums qui sont objectivement médiocre, mais qui parviennent à être marquants, celui-ci entre dans la catégorie inverse: excellent, mais discret.
Soen est un groupe de metal progressif suédois qui a longtemps été comparé à Tool, pour ses compositions complexes, mais flirtant avec le doom et le metal mélancolique. Depuis, la formation a affiné son identité et ce présent album est peut-être le plus soénien de tous les albums de Soen.
Avec plus de cinquante minutes et neuf pistes, durant entre cinq et huit minutes, Lotus est un album qui reste dans la norme du metal progressif contemporain. Pas de très longs morceaux, mais pas non plus de pistes calibrées pour la radio. Soen prend son temps pour poser ses compositions.
Le premier élément qui m’ait marqué, dans cet album, c’est donc sa discrétion. Bon, il a souvent été encadré par des voisins nettement plus musclés, mais ce n’est pas la seule raison. Le style de Soen n’est pas flamboyant: on est quelque part entre Pink Floyd, Katatonia et Fates Warning.
Le fait est également que le groupe lâché rarement les bourrins. Il y a assez peu de morceaux qui poutrent franchement; “Opponent”, “Covenant” ou “Rival” sont des exceptions.
Pourtant, quand on prend la peine de s’y intéresser, Lotus est un album impressionnant de maîtrise, de technicité et d’émotion floydienne (“Lotus”). La plupart des pistes sont mid-tempo, mais Soen sait jouer des changements de rythmes.
Lotus est plus un album fait pour la tête que pour le cœur; non que ce dernier soit négligé, mais il ne semble pas en tête des préoccupations du groupe. Ceci posé, Soen signe ici une œuvre de qualité, qui ravira les amateurs de metal progressif intelligent – voire intellectuel.
Bonus: la vidéo du morceau-titre
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