Comme promis, voici la chronique du dernier chapitre de la trilogie de l’Interdépendance, à savoir The Last Emperox, de John Scalzi. Posons tout de suite les choses: pas de Fin Scoubidou, ouf!
Alors que l’effondrement du Flux, ce réseau hyperspatial qui relie les divers mondes de l’Interdépendance est de plus en plus inéluctable, il y a cependant quelques lueurs d’espoir qui permettent d’entrevoir une solution à long terme.
Le souci, c’est que cette solution implique un bouleversement en profondeur de l’ordre établi. Et une grande partie de cet ordre établi n’est pas d’accord du tout. Du coup, un énième complot pour abattre l’Emperox se dessine.
On retrouve dans The Last Emperox le quatuor de personnages centraux présents dans les précédents livres: Cardenia / Grayland II, l’Emperox, Kiva Lagos l’administratice mal embouchée, Marce Claremont le scientifique et Nadashe Nohamapetan, la conspiratrice en chef qui veut devenir Emperox à la place de l’Emperox.
The Last Emperox est plus politique et personnel que les deux précédents (The Collapsing Empire et The Consuming Fire), ce qui est quelque part assez étonnant. On pourrait s’attendre à des grandes batailles spatiales, des émeutes, des flammes et des explosions. OK, des explosions, il y en a une; la grande bataille spatiale fait pschitt et la plupart des émeutes se déroulent hors champ.
C’est peut-être un des défauts mineurs de cette série: il y a un côté pas très réaliste à voir ces quatre personnages sauver un empire de vingt milliards de personne presque à elles toutes seules. Mais bon, c’est un roman; suspension volontaire d’incrédulité, tout ça, je veux bien admettre.
Je suis plus circonspect sur la fin, qui m’a paru un peu rushée. Pas au point de Neptune’s Brood, mais un peu quand même. Disons qu’il y a littéralement un deus ex machina, voire carrément un deus ex machina de Tchekov, qui déboule dans les trente dernières pages.
Reste que, globalement, cette Trilogie de l’Interdépendance est un space-opera géopolitique de très haute volée. Il y a un univers somme toute assez classique, mais bien pensé. Il y a aussi une écriture qui est particulièrement réjouissante, surtout au niveau des dialogues, et des personnages attachants et percutants.
Qui plus est, en VO, ces trois ouvrages font ensemble un pic plus de mille pages, ce qui est plutôt raisonnable. Ça se lit plutôt vite et, pour ma part, j’ai beaucoup ri. Et pour les allergiques à l’anglais, elle est en cours de traduction chez L’Atalante, avec les deux premiers tomes disponibles.
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Mouaaaaarrrf, le deus ex machina de Tchekov 😀