Note initiale: Bon, cette semaine, c’est mon anniversaire! Alors, pour fêter ça, du gros son: pas moins de quatre chroniques à fond dans le death mélodique – ou mélodeath pour les intimes – avec plein de variations bizarres. Et, vendredi, je vous parlerai de moi. Pour changer.
Je commence à arriver au bout de mon retard sur les chroniques d’albums de 2016 – début 2018, il était temps! Perception est le deuxième album du groupe allemand de metal progressif Unprocessed, une jeune formation découverte via Néoprog et qui, à en juger par cet album, promet.
Unprocessed est un groupe dont le metal progressif est très influencé par le djent. Maintenant, quand je dis “djent”, vous savez que j’ai tendance à me méfier de ce sous-genre, qui a souvent tendance à s’accompagner d’un chant growl plutôt envahissant.
Bon, ne nous voilons pas la face: du growl, il y en a. Mais le chant est surtout clair, avec également quelques passages au vocoder. Mais, surtout, l’ensemble a tendance à être à la fois mélodique et avant-gardiste, avec une grosse dose d’électro, façon cybermetal.
Perception est un album plutôt court: six pistes entre quatre et sept minutes, pour une durée totale un peu au-dessus de la demi-heure. On est à la limite de l’EP.
Court, mais bon, voire très bon. Certes, sans aller jusqu’à dire qu’il y a du déchet, il a tendance à couvrir une grande part de l’étendue stylistique metal progressif / djent et, fatalement, il tape dans des variations qui me plaisent moins.
“Präludium”, par exemple, ouvre l’album avec une piste classique, un poil mélancolique, alors que “Ocean of Silence”, s’il continue de façon presque classique sur la lancée, enchaîne rapidement sur des approches plus brutales avec gros growl méchant, mélangeant le djent mélodique à la TesseracT avec des approches plus proches d’un Meshuggah ou d’un Periphery.
Le diptyque “Life. A Prologue of Death” / “Death. An Epilogue of Life” va le plus loin dans le mélange djent mélodique / death metal / cyber. C’est aussi celui qui a le plus de bouts que je n’aime pas. Il y a aussi des passages instrumentaux que l’on pourrait croire tirés de Altered State. “Desert by the Sea” et “Perspective” concluent l’album sur les mêmes modèles: un mélange de metal progressif mélancolique et de djent tantôt mélodique, tantôt technique.
Le mélange stylistique est un peu brutal; j’ai un peu l’impression que le groupe est à la fois fan de TesseracT et de Meshuggah et n’arrive pas à choisir entre les deux styles. En conséquence, Unprocessed part dans trop de directions à la fois en privilégiant l’aspect expérimental au détriment de l’écoutabilité. Néanmoins, ces acrobaties prouvent une chose: les musiciens sont des grosses brutes et sont remarquablement à l’aise dans ces changements.
Sans aller jusqu’à vous le recommander avec enthousiasme, je vous invite à aller jeter une oreille sur Perception – par exemple, sur la page Bandcamp de l’album – et de vous faire une idée par vous-mêmes. Il y a pas mal de trucs qui me rebutent – les passages brutalistes à growl – mais également une blinde de passages en prog mélodiques qui sont excellents.
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Simple remarque, c’est un EP. On peut lire sur la page Bandcamp : Physical Copy of our 6 track EP “Perception”
Oups, je n’avais pas fait attention à ce détail. Ça explique.